mercredi, décembre 08, 2010

Un beau nanard

Ne vous y trompez pas, il ne s'agit pas d'une critique négative. Ce n'est pas évident de faire un beau nanard. Cela n'a rien à voir avec une série B. La qualité n'est pas remise en cause et il faut même de bons acteurs. Ce n'est ni une comédie, ni un drame, mais un genre à part entière et ni Robert Rodriguez, ni Ethan Maniquis les réalisateurs ne s’y sont trompés.

Certes les cinéphiles risquent d'être un peu décontenancés parce que depuis la disparition du couple mythique Terence Hill/Bud Spencer le style avait abandonné nos écrans et les intellects critiques s'attachent à des histoires plus terre à terre. Mais tous les ingrédients sont là : un héro fort en gueule et à peine aussi crédible qu'un scénario plein de bons sentiments, aimant les armes blanches et la baston, prêt à se venger d'un méchant aussi odieux, tyrannique et autoritaire qu'un président.

Bien sur, c'est remis aux gouts du jour et l'on n'y croise autant de miss monde en maillots et escarpins à talons hauts que de mitraillettes, tout comme les morts qui saignent beaucoup plus que dans les années soixante dix. Les bagnoles ont remplacées les chevaux, le fric et la drogue, l'or mais à part cela, on a à faire à un vrai western spaghetti. D'ailleurs la musique de Chingon y est aussi présente.

Du côté des bons, on trouve Danny Trejo dans le rôle titre, Jessica Alba en fliquette éprise du laid ténébreux et de justice, et Michelle Rodriguez en Catwoman borgne. Accessoirement, Lindsay Lohan la belle rousse en nonne repentie et vengeresse n'est pas mal non plus, en tous cas, cela la change des productions Disney.
Du côté des mauvais, enfin, des bons méchants, la star Robert De Niro ne se prends pas au sérieux en clown d'extrême droite qui serait au Front ce que Don Johnson, le blond américain serait au Klan. Quant au super méchant, Steven Seagal, il est inénarrable dans sa Dantesque scène de Hara-kiri.

Vous l'aurez compris, c'est tellement con qu'on aurait tendance à applaudir lorsque le héro arrête les balles avec le plomb qu'il a déjà dans la cervelle ou lorsque la gentille productrice se relève d'une balle à bout portant dans l'œil avec un bandeau qui ne dérange même pas sa mise en plis. Vous remarquerez au passage que je ne vous parles même pas du sénario tant dans ce genre, il joue un rôle mineur.

J’ai passé une excellente soirée, bien divertissante et absolument pas prise de tête. Les amateurs du genre, comme j'en suis, attendent avec délectation la suite promise : « Machete kill » tant il sera difficile de faire mieux…ou pire.


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