Lettre à ma mère
Robert Benoit adapte et interprète seul en scène Lettre à ma mère de Georges Simenon, après Lettre à mon juge, monologue poignant et bouleversant d’authenticité.
Georges étudie chez les jésuites jusqu’à l’âge de seize ans puis se contraint à divers métiers pour gagner sa vie. Un temps reporter à La Gazette de Liège, il circule volontiers de par le monde, séjournant notamment à Paris. Simenon est un auteur prolifique qui rédige roman sur roman, à un rythme impressionnant, et donne naissance au fameux commissaire Maigret. Son univers est marqué par un réalisme cru auquel se mêle toutefois une poésie particulière, liée à la restitution de l’atmosphère des lieux, ou à l’angoissante solitude qui enserre les hommes. En vertu de leurs qualités dramatiques intrinsèques, nombre de ses œuvres ont été adaptées au petit et au grand écran. Simenon gravit les marches de l’Académie royale de Belgique en 1952, rendant au genre policier toutes ses lettres de noblesse. Lettres à ma mère (1974).
« Toute ma vie je me suis occupé des autres et j’ai essayé de les comprendre. Maintenant, je m’efforce de comprendre moi-même. »
En 1972, l’auteur des Maigret renonce à écrire des romans, mais dicte au magnétophone vingt-deux volumes de souvenirs, dont Lettre à ma mère, trois ans et demi après le décès de sa propre mère.
La relation à sa mère fut marquée d’affection, mais aussi d’incompréhension voire de déception et d’hostilité. Il a quitté Liège, lieu de sa naissance, pour Paris à l’âge de dix-neuf ans, et il effectua un dernier séjour de huit jours à Liège au chevet de sa mère à l’hôpital de Bavière. « Elle gardait toute sa lucidité mais elle parlait peu (…). Par contre, elle me regardait intensément et de mon côté, je la regardais ». Trois ans et demi après sa mort, il lui adresse une longue lettre afin de mieux la connaître et la comprendre. « Pourquoi es-tu venu, Georges ? » lui demanda-t-elle à son arrivée à l’hôpital.
Georges Simenon avait autorisé Robert Benoit à adapter Lettre à mon Juge, accueilli à la Comédie en 2007, qu’il a restitué dans une interprétation magistrale et bouleversante. Ce fut une grande première au théâtre, et une réussite accomplie.
Le fils de Georges Simenon l’a autorisé à adapter Lettre à ma mère. Un autre monologue saisissant, profondément émouvant, lorsque les mots s’efforcent de signifier l’essence de la vie.
adaptation du texe : robert benoît
avec : robert benoit
collaboration artistique :
natalia apekisheva
création lumière : emmanuel wetischek
Spectacle créé avec le soutien de la Comédie de Picardie
A la Comédie de Picardie les mardi 14 février à 20h30, mercredi 15 à 19h30, jeudi 16 à 20h30