lundi, mars 11, 2013

La contrebasse

Clovis Cornillac interprète le monologue introspectif grinçant de Patrick Süskind, dans une mise en scène de Daniel Benoin. Une humanité blessée se dévoile.

«L'instrument le plus puissant, le plus beau et le plus indispensable de l'orchestre» : c'est l'avis du contrebassiste au troisième pupitre de l'orchestre national, narrateur de cette histoire étonnante où il expose avec sincérité sa relation à l'instrument jusqu'à mettre à nu sa propre vérité intime. La passion et la fascination laissent bientôt affleurer les frustrations et les rancœurs refoulées du musicien et de l'homme, profondément seul. Il ne parvient ni à se hisser dans la hiérarchie de l'orchestre ni à vivre son amour pour la belle chanteuse soprano Sarah, qu'il aime secrètement. Il cherche des moyens d'exister, apostrophe et conspue sa contrebasse, réduite à une métaphore obstinée de sa médiocrité.

L'encombrante compagne devient ainsi l'objet de sa haine, l'exutoire de son délire, jusqu'à empêtrer sa raison et emporter sa parole dans les méandres de la folie.

À sa création en France par Jacques Villeret en 1991, la pièce, à l'origine radiophonique, avait reçu un accueil triomphal. Elle a été traduite en une vingtaine de langues, et son succès ne s'est jamais démenti. Clovis Cornillac interprète aujourd'hui ce monologue introspectif grinçant et singulier, dans une mise en scène de Daniel Benoin qui s'attache à restituer la musicalité du texte, les emportements et les failles de cet être solitaire, ainsi que le rapport sensuel à la musique.

C'est une humanité blessée qui se dévoile, traversant les grandeurs et les petitesses d'un homme, et obligeant à regarder à l'intérieur de soi.

de patrick süskind
mise en scène : daniel benoin

avec : clovis cornillac

Production : Pascal Legros Productions en accord avec le Théâtre National de Nice

durée : 1h30

En mars à la Comédie de Picardie
mardi 12 à 20h30
mercredi 13 à 19h30
jeudi 14 à 20h30
vendredi 15 à 20h30
samedi 16 à 20h30


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