lundi, février 26, 2007

Y a t’il de bons malades ?

Ne vous précipitez pas pour répondre. Cette question est moins évidente qu’il n’y paraît. Le terme « bon » nécessite un jugement de valeur qui ne peut s’établir que comparativement à ce que l’on connaît ou à ce que l’on estime mauvais. Il n’est pas question de jouer au docteur Knock ou d’établir le diagnostique de monsieur Jourdain. Grippé ou phtisique, l’affection n’importe pas plus, il ne s’agit même pas de la compliance* au traitement.
On attribue le qualificatif selon le nombre de petites attentions sollicitées du genre :
« Tu peux m’apporter un verre de jus d’orange ? C’est gentil…Une sanguine avec quelques mandarines pour l’adoucir, tu es chou ! et mes chaussons, s’il te plais ! Passe moi le journal tant que tu y es, et la télécommande aussi ! Merci. »
En effet, un mauvais malade se reconnaît à son incapacité à réaliser ces simples tâches alors que le « bon » endurera les désagréments de sa pathologie sans s’en plaindre, ni bassiner son entourage des milles maux dont il se sent accablés. C’est la raison pour laquelle je suis en mesure d’affirmer que Dine est une bonne malade. Et que l’on vienne pas me dire que c’est moi, lorsque je sollicite ces petits services qui suis macho.

* Compliance : c'est une mesure de la souplesse et de la capacité de distension de réservoirs souples comme les poumons, la vessie. Avouons que, la plupart du temps, on l'emploie plutôt pour parler de la fidélité au traitement (patient) ou de l'adhésion/collaboration (propriétaire du patient).


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