mardi, février 08, 2011

POLITIQUE Touche toujours pas à ma Picardie

Je retransmet un article du Courrier Picard qui me semble important :

La Picardie reste bien menacée d'éclatement, selon les socialistes qui s'appuient sur une délaration du député de l'Oise, Jean-François Mancel.

"Cette loi montre enfin son vrai visage. L'idée, c'est bien le démantèlement de la Picardie et celui des services publics des départements et des régions."

Le débat sur la réforme territoriale et la possible disparition de la Picardie a brusquement rebondi vendredi dernier à la Région, à l'occasion d'une question orale posée par Philippe Massein, président du groupe socialiste et républicain.
En toile de fond, l'interview accordée le 8 janvier au Courrier picard par Jean-François Mancel, député UMP de l'Oise et coauteur avec le député UMP de la Somme Jérôme Bignon, de la loi sur la réforme territoriale. Jean-François Mancel y avait notamment déclaré : «Dorénavant, la conception de la politique se fera au niveau régional et son application interviendra au niveau départemental. Ce qui posera tôt ou tard la question de ses frontières », avant de poursuivre : « On ne pourra pas non plus toujours nier la réalité de nos vies quotidiennes alors que de plus en plus de Picards travaillent en Ile-de-France. »
Vraie question ou fausse peur agitée à l'avant-veille du scrutin cantonal ? L'occasion en tout cas était trop belle pour que le PS se prive de relancer une campagne « Touche pas à ma Picardie » qui avait en son temps, fait florès.

En articulant cette fois défense des collectivités et défense des services publics de proximité.
Une articulation d'autant plus facile à trouver que, quelques jours après sa déclaration dans nos colonnes, le même Jean-François Mancel déposait un projet de loi visant à réserver le statut de la fonction publique aux seuls agents exerçant une fonction régalienne.

« Comment croire aux coïncidences ? interroge Philippe Massein. Comment ne pas comprendre le sens de ces attaques qui visent à répondre à un triple objectif : suppression des contrepouvoirs que sont les collectivités territoriales, suppression massive de fonctionnaires, suppression des services publics qui constituent le seul patrimoine de ceux qui n'en ont pas, au profit du privé et des actionnaires. »

Règlement intérieur oblige, la droite n'a pas pu répondre en séance à une question orale qui s'adressait au président. Contacté hier, Christophe Coulon, élu du groupe UMP-Nouveau-Centre-CPNT, a dénoncé une «opération politicienne» : «Quelles sont les preuves ? Une déclaration de Jean-François Mancel sortie de son contexte ? En réalité, c'est un faux débat créé artificiellement à des fins électorales».

Vrai ou faux, ce débat aura en tout cas un mérite : plus personne n'ose aujourd'hui avancer l'argument des économies pour justifier la réforme territoriale. Sauf à reconnaître que ces économies ne concernent pas le nombre des élus mais celui des fonctionnaires. Quant au débat sur les contours de la Picardie, il dépendra à l'évidence et avant tout, de celui en cours sur les frontières de l'Ile-de-France. Une Ile-de-France qui a grand besoin des espaces de l'Oise.

PHILIPPE FLUCKIGER

Sujets : Collectivité territoriale, Jean-François Mancel, Jérôme Bignon, Législation, Personnalités politiques, Politique, Pouvoir législatif, Projets de loi


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