samedi, novembre 19, 2005

Petin pépin ou grosse couille

Depuis mes premières pages jusqu'à celle ci, je me pose à chaque fois que je veux écrire la même question : Que doit-on et que peut-on dire, si l’on veut comme moi parler de tout, de rien, bref de ces choses qui sans réelle importance n’en constituent pas moins notre vie ?
Il y a déjà quelques jours que je me tâte pour aborder le sujet de ma santé. Je l’ai déjà évoqué en bien au travers les dons du sang ou de ce petit défaut qui caractérise notre famille et que j’ai légué à mon fils. Mais dois-je aller plus loin dans la confidence ?
Certain m’apportent des réponses, comme Julie qui sans hésitation évoque son genou. Elle le fait avec tant de naturel, que même si nous compatissons à sa douleur, cela ne ressemble pas à de l’apitoiement. D’autres, je le sens n’évoquent qu’un mal être. Dois-je comme eux, ternir le ton léger que je souhaite donner à ce blog ?
Finalement, j’ai choisi la franchise et la vérité, et c’est sans pudibonderie que je révélerai ce qui a démarré par une légère induration et qui ce révèle être aujourd’hui une petite bille venant ternir le parfait ovoïde d’une de mes mâles certitudes.
Malgré le marital soutien de Claudine, je ne peux m’empêcher de sentir vaciller mes assurances. Kyste bénin et tumeur maligne dansent dans mon cerveau quelque en soit sa localisation. Je ne puis m’empêcher de rêver à cette grosseur aujourd’hui disparue que sous mes doigts curieux j’avais senti dans l’une des imposantes fiertés de ma compagne tout en cauchemardant sur une éventuelle ablation.
Si le signe de juillet m’a pas raison de moi, cette incertitude le fera.
Après avoir exposé ma faiblesse dans de trop nombreuses mains pour que cela s’avère agréable, il me faut attendre Lundi pour savoir à quelle profondeur est inséré le crapaud qui gâche mon joyau. Seuls les écho de ce couac détermineront le niveau d’alerte et la taille nécessaire. En attendant ce minuscule corps étranger qui fouille et s’agrippe à mon intimité viole ma raison autant que mon corps. Je ne peux m’empêcher de tâter, soupeser, tourner et retourner autant la cause que ses conséquences. Qu’aujourd’hui je prenne la décision d’en parler, c’est un besoin thérapeutique pour garder demain le souvenir de la symétrie de ma nudité ou quoi qu’il en soit, de mes frayeurs. Pour demain, l’évoquer et pouvoir encore frémir d’un excès d’imagination ou pleurer une perte chère mais aussi comme toujours, partager, car heureusement je ne suis pas seul dans cette épreuve, une expérience, un soutient mais pas de pitié.
La pitié, réservez-la à ces pères qui aujourd’hui encore choisissent délibérément l’excision de leur petite fille car c’est le mal que je leur souhaite.
PS : J’imagine que comme d’habitude, nos lubriques automates vont réagir à certains mots et baver leurs commentaires. Je crains qu’il ne faille attendre là aussi lundi pour que je puisse extraire leur juteuse expression.


eXTReMe Tracker