jeudi, septembre 11, 2008

La baie du mont saint-michel, son marnage et les huitres plates de Cancale

En fait de côte d’amour, nous aurions plutôt placé ces vacances sous le signe des Iles et ilots. Nous avons opté dés le départ pour l’alternance d’une journée chargée pour une journée de repos. Ainsi pour notre première journée avons nous choisit de visiter, comme nous l’avait d’ailleurs conseillé le fiston, non le mont Saint-michel (nous y étions allés l’an passé), mais sa magnifique Baie par une ballade le long de la grève allant de la sortie d’autoroute à Avranche en Normandie jusqu’au remparts de Saint-Malo en passant par le petit port de cancale (vous comprendrez vite pourquoi).

Cette baie appartient au club des plus belles baies du monde. Elle abrite deux îlots granitiques Tombelaine et le Mont-Saint-Michel, site touristique le plus fréquenté de Normandie et le deuxième de France avec plus de 3 000 000 visiteurs chaque année. Il a été classée monument historique en 1874 et la baie figure depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Alors ne faites pas comme nous la bêtise de vous imaginer que vous pourrez en toute quiétude profiter de cette belle arrière saison pour visiter loin des autres un si merveilleux site. Non, même en septembre, il y a un monde fou. Depuis la sortie de l’autoroute jusqu’au petit village de Cancale, j’ai joué de l’embrayage tant les véhicules étaient tous à la queue leu leu. Personne n’osait s’arrêter sur les petits parking mis à notre disposition pour admirer la vue de peur de perdre sa place dans la file.

Heureusement, il y avait une petite bifurcation sur la route que nous suivions indiquant d’un côté « Cancale centre » et de l’autre, une petite voie, à peine un chemin, était fléché « Cancale port ».

Ah ! Le port de Cancale, un magnifique abris pour les bateaux et les touristes, une petite perle de port nichée dans de la roche noire comme l’on ne trouve que dans le nord de la Bretagne. A ne pas confondre avec sa ville dont le centre est situé beaucoup plus haut sur les terres.
Nous y sommes donc arrivé après un petit pipi dans la nature par le côté droit (en regardant la mer) où nous avons trouvé tout de suite une place gratuite pour nous garer. Il faut dire qu’ici, contrairement aux autres villages traversés, on ne souhaite pas vous retenir au delà de la vingtaine de minutes que l’on vous offres. Vous vous doutez bien que nous avons pris le risque d’y résider plus longtemps tant était grande notre soif de goûter ces merveilleuses et si particulières huitres plates de Cancale.

Un néophyte vous dirait qu’il y a peu de différence entre l’huitre creuse et l’huitre plate de Cancale, l’Ostrea edulis. Pourtant, l’huitre dite « creuse » est une huitre d’origine japonaise, la Crassostrea gigas importée dans les années 1970 après la disparition de l'huître portugaise Crassostrea angulata qui avait envahie l'estuaire de la Gironde en 1868 importée par « le Morlaisien » et qu’une épizootie a entièrement décimée dans les années 1970. Ors l’huître creuse est ovipare(elle pond des œufs pour les ignares) et l’huître plate est vivipare(elle donne naissance à un petit bébé huitre déjà formé, c’est t’y pas mignon). Ce qui signifie que l’une rejette sa laitance à la mer et l’autre la garde plus longtemps, bec ouvert, dans l’espoir que passera pas trop loin quelque gamète mâle. Ah ! J’ai oublié de vous préciser que toutes deux sont des hermaphrodites cycliques, c’est à dire qu’elles ou ils changent de sexe tous les ans environ. Donc vous comprenez pourquoi l’huitre de Cancale ayant toujours la bouche ouverte est plus souvent laiteuse et a un goût iodé plus prononcé.

En plus, les marées dans la baie du mont Saint-Michel ont de quoi impressionner : d’une amplitude de près de treize mètres les jours de fort coefficient, la mer se retire à grande vitesse sur une dizaine de kilomètres, mais revient aussi vite. L’expression consacrée est « qu’elle revient à la vitesse d’un cheval au galop ». La très faible pente de la Baie provoque par grande marée la formation d’un mascaret (barre liquide) qui soulève les sables et les marnes dans l’entonnoir de la baie apportant à l’ensemble une oxygénation digne des vagues d’un bord de plage. C’est une marée qui mérite bien le terme de « marnage » dans toutes ses acceptions, en effet, non seulement la différence de hauteur mesurée entre la basse et la haute mer est importante, mais en sus, la nature y rend les sables plus calcaires en ajoutant les marnes des trois rivières qui s’y déversent (le Couesnon, la Sée et la Sélune) à celles naturellement brassée par la mer. Ce qui y rend les eaux très riches et nourrissantes aux coquillages.
Bref, tout pour des huitres extras.

Autant le dire tout de suite, il ne faisait pas très bon ce jour là, mais dans un sens cela m’arrangeait car je n’aime pas trop voyager au soleil. J’ai beau avoir la climatisation, au prix du litre de gasoil, mieux vaut ouvrir les fenêtres. Il faisait gris avec un fort vent d’Est, plutôt frais, qui augurait mal pour le reste de nos vacances. Mais, un port est un port, abrité du vent entre ses falaises noires, il y faisait doux. Donc, comme je le disais, nous sommes arrivés par la droite, baie à droite où nous ne discernions pas le rocher du Mont Saint-michel dans la brume, et avons longés la berge du côté des commerces.

C’est ainsi que nous avons pu constater qu’il est des lieux de villégiatures pour les prolétaires et d’autres où il ne fait bon que de passer.

Nous étions presque prêt à repartir sans avoir goûtés ces fameux belons lorsqu’au bout du quai nous avons aperçu un petit marché de conchyliculteurs d’environ quatre à cinq cahuttes où la douzaine vendue en l’état n’excédait pas les quatre euro. Deux douzaines, ouverture et citron compris, pour une dizaine d’euro, nous avons donc pris un bon encas sur le port même, usant de la table d’observation et de ses bancs publics comme mobilier avant que de ne repartir vers d’autres aventures.


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