lundi, novembre 17, 2008

Vilaine, de mère en fille...


Un Grand Cri d'Amour
Originally uploaded by polkas75.

En ce moment, l’humeur morose engendrée par la crise est contre balancée dans les salles obscures par toute une série de bonnes « comédies à la française ». Les termes « Comédies à la française » ou comédies franchouillardes n’ont rien de péjoratifs. Après tout, faire rire dans ces circonstances, ce n’est pas évident. D’autant que les sujets abordés n’ont rien de folichon : La mort pour « Bouquet final », la délocalisation pour « la très, très grande entreprise » et la gentillesse pour « Vilaine ».
J’avais adoré « bouquet final » lors de l’avant-première, la très très grande entreprise de Jolivet est d’un humour beaucoup plus fin mais tout aussi drôle quand à la palme, elle reviens sans conteste à la « Vilaine » Marylou Berry.
Voici une jeune actrice qui joue de son physique plutôt que d’user de son nom et de sa filiation pour réussir. Elle y est superbe. On ne peux s’empêcher à la voir de repenser à sa mère au même âge. Elle en a le physique et les mimiques ; le rôle lui siérait tout autant. C’est d’ailleurs assez fou de la voir ainsi se mouvoir à l’écran. On dirait sa mère tout crachée.
Au début, nous n’avions pas trop envie d’aller à l’un de ces films où l’on torture les chats à voir la bande annonce dans laquelle la vilaine jette son chaton à la poubelle mais bon, il y a torture et torture. Dans celui-ci, à par ceux qui sont écrasés sous le poids de la vilaine lors de ses tentatives de suicide, ils ne souffrent pas trop. Il faut dire que « Mélanie », le personnage interprété par Marylou Berry craque littéralement pour les chatons abandonnés.
Mélanie est une pauvre fille qui souffre de ses rondeurs et de son physique ingrat depuis la plus tendre enfance, mais son affection la plus remarquable, elle aussi diagnostiquée dès l’enfance c’est d’être une gentille fille, toujours prête à rendre service, elle en est exploité tant par sa famille qu’à son travail. L’histoire commence lorsqu’à la veille de la Saint Valentin et de son premier rendez-vous avec un prince charmant avec lequel elle tchatche sur internet, elle apprend que ce rendez-vous n’est qu’un piège machiavélique mis au point par trois pétasses toutes plus « blondes » les unes que les autres pour se moquer d’elle. C’est la goutte qui fait déborder le vase. Elle va tenter de se soigner et de remédier à sa gentillesse maladive en se lançant dans une série d’épreuve de méchanceté et réaliser qu’il n’est pas si évident de se montrer méchant. Ces épreuves atteindront leur apogée paroxystique lors du mariage de la pétasse en chef, la blonde Frédérique Bel, elle aussi magnifique en calculatrice et qui ferait presque peur. En fait, les trois pétassent sont magnifiquement jouée. La seconde, Joséphine de Meaux est en snobinarde coincée, conservatrice d’un musée de faïences animalières local quand à la troisième, Alice Pol, en Miss camping nunuche participant aux chiffres et les lettres, c’est un summum. A noter, la participation de la nulle Chantal Lauby en mère abusive et maladive et celle de Pierre-François Martin-Laval en patron ringard et macho. Il y est d’ailleurs remarquable donnant à ce rôle de Martinez un petit côté lunaire. On dirait le petit gibus perdu au milieu du champs de bataille où s’étripent les femelles.
J’ai aussi entraperçu, mais je n’en suis pas sûr, Eric Laugerias et Jean-Pierre Daroussin en policiers municipaux(si quelqu’un pouvait me confirmer l’identité de ces deux « bleus » ma curiositée serait satisfaite.)
C’est magistral, on se reconnaît tous, soit dans les gentils, soit dans les méchants.

P.S. : Les réalisateurs, Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit nous garantissent qu’aucune bête, fut elle en faïence, aucune personne âgée, fut elle méchante, n’a été blessée ou torturée.

P.S.S. : J’ai peur que le pauvre André Ruellan, critique pour Nord-cinéma.com se soit fichu dedans comme d’habitude.

P.S.S.S. : Tout comme sa mère, il s'agit aussi d'un film moral qui parle de l'émmigration clandestine, de l'abandon des personnes âgées et même des droits du travail et de la discrimination faite aux femmes.

P.S.S.S.S. : Nous avons tellement aimé, que nous sommes allés le voir deux jours de suite, c'est vous dire...



eXTReMe Tracker