lundi, octobre 17, 2005

Indice d’octal

Cette science de l’information me réserve toujours des surprises. Je viens d’acheter une de ces imprimantes « modernes »qui remplissent tout un tas de fonctions et qui bientôt nous porteront le café. Cette baguette magique sert aussi de scanner, de photocopieur, de fax et peut même imprimer directement les photos. Mais attention, oubli commercial, elle ne peut fonctionner sans Internet Explorer 5.5 ou plus. Mon petit nets cape 7, tu peux aller te rhabiller. Attention, l’emballage précise bien quelques restrictions( Pentium2, 128Mo de RAM, Win98 minimum). Mais ? Win98 ne contient qu’IE4. Je prend une autre de mes baguettes magiques pour appeler la Hot line. Et là, ça chauffe. Après une demi-heure de nom d’oiseaux cette Honorable Personne(HP) conclue : « Votre micro est trop vieux ». Le point final est dit.
Quelle surenchère, la puissance et la dureté de ces petits assemblages sera donc sans limite ?
L’informatique de nos jours est devenue une industrie. A l’époque, nous épluchions chaque programme à la main pour en tirer la quintessence de la perfection. Il n’y avait pas un octet qui ne fut pesé ou de trop, non par mesure d’économie mais parce qu’ils comblaient si aisément nos vinyles à huit pouces.
Où sont donc passées nos riantes et grosses machines, devra t’on se contenter de ces étiques et tristes compressions ?
On savait s’amuser auparavant. Les disques n’étaient pas aussi durs. Je regrette les airs entraînants scandés par nos joyeuses imprimantes à impacts, leurs confettis dansants dans la climatisation. Je me souviens de la salle de bal de la SCSI, avec les bandes d’enrouleurs qui tournaient dans un sens puis dans l’autre sur leurs tubes, leurs grands yeux fixés sur la bande à Caroll et ses accordéons. Et ces merveilleuses et romantiques lettres qu’elles nous écrivaient, décrivant artistiquement le portait d’une jolie femme ou d’un cheval.
Je jouais en ce temps là ma carrière aux cartes près du piano, misant mes bits avec soin et ne comptant que sur ma mémoire. C’est là que pour la première fois je l’ai embrassée et depuis nous ne nous sommes plus quitté.
C’était le temps béni de la rengaine.


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