vendredi, octobre 21, 2005

La chasse au canard


Claudine (encore elle, décidément) m’affuble d’un petit nom « Mon petit Canard » lorsqu’elle veut me demander quelque chose. Lorsqu’elle parle de moi à un tiers, elle dit « Le Bon » mais lorsqu’elle m’en veux, « Mon petit Connard ». Elle ne le dit pas avec méchanceté, c’est limite, un mot doux. Elle met juste l’accent sur un de mes défauts. C’est exact, je le confesse, par moment, j’en suis un vrai. Elle ne le dirait jamais devant Pierre, Paul ou Jacques. Là, je me poserais des questions : « Cornard » ? C’est juste un petit truc entre nous pour amener la suite de la conversation.
Je le préfère de loin à mon ancien surnom, celui que j’ai reçu il y a bien longtemps, en pension, « Blaireau ». Il faut dire que de nos jours, il y aurait une connotation négative à le porter. Je le trouve même mieux que le « Petit bébé » d’Isabelle à Matthieu. C’est un peu trop maternel à mon goût.
De mon côté, je dis « Dine » à un tiers, « Minette » lorsque je me sens gourmand et « Ma puce » si je veux être vexant. Toutes les femmes sont obsédées par leur poids et j’aime les femmes rondes.
On peut se demander pourquoi sortir tout le bestiaire et les gagaterie pour désigner quelqu’un qui fut nommément identifié dès sa naissance. Pourquoi éprouve t’on le besoin de rebaptiser nos proches alors même que dans certains cas, c’est nous qui lui avons attribué le prénom officiel( Je dis « Mat » et non « Matthieu ») ?
Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire, il s’agit d’une épithète que l’on ajoute au nom pour marquer ses actions ou ses qualités, bonnes ou mauvaises. Je conçois donc que l’on m’ait doté du « Blaireau » (Je me rasais à l’ancienne, blaireau et bol), j’accepte le « Connard », je redoute le « Cornard », mais d’où viens le « Canard » ?
On dirait que je cancane ?

NB : Bien que résidant dans la Somme le pays de la chasse, je la hais, mais comme j’aime le pâté de canard d’Amiens…


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