Le week-end de Lemuel
Certains devraient relire leurs classiques avant d’étudier la Bible. Peut-être ainsi verraient’ ils combien leur querelle de petits ou grosboutistes sont vaines ; Combien peuvent être ridicules leurs scènes de ménage, leurs guerres de clochers. J’ai assisté ce week-end à une théâtrale interprétation du livre pamphlétaire de Jonathan Swift. Tout y était, de la scène au souffleur.
L’œuf ou plutôt la pomme de cette discorde ( Doit-on dire la messe en latin ou en français ?) cache en réalité une solide inimitié.
D’un côté, chaudement et richement armés, les représentants de l’évêché dont les chapelles se vident, qui s’abritant derrière de droits canons, tirent à boulets rouges sur « d’extrémistes » traditionnalistes.
De l’autre, de pauvres mais nombreuses Ouailles restées fidèles aux traditions ancestrales de leur « mère » l’église.
L’un comme l’autre se mentant à lui même puisque j’ai vu bon nombre de ces jeunes latinistes arrivés des départements environnants tomber le chaud manteau afin de nous apitoyer en culotte courte et habits de scout par moins quatre degrés sur le parvis de la cathédrale tandis que dans le même temps, l’abbé de la même cathédrale sollicitait la générosité de ses ouailles pour l’achat du charbon de son église.
Il est à craindre qu’ils aient totalement perdu de vue leur objectif premier qui se doit de rester l’évangélisation et son message de Paix et de solidarité. La messe en elle même n’est pas importante, seule compte la communion de l’église et à de ce point de vue, les noms d’oiseaux qui ont fusés par presse interposée ou directement sur les marches d’un lieu consacré représentent fort mal le message que l’on souhaite véhiculer. Ce n’est pas en amenant de jeunes scouts à se cailler les miches que l’on peut encourager les jeunes a rejoindre le troupeau et encourager les vocations, ce n’est pas non plus en regardant les requêtes avec condescendance depuis son balcon que cela se fera.
Il y a bien longtemps que j’ai compris que de belles paroles s’envolent et que même si l’enfer est pavé de bonnes intentions, au moins y marche t’on au sec. Ne rien faire fait crouler le navire, ne jouons pas à Laputa et Lagado.
Bon nombre d’Amienois comme les Brobdingnagiens se demandent s’il faut en rire ou en pleurer.