mercredi, octobre 08, 2008

Monnaie de singe


Des sous
Originally uploaded by francois et fier de l'Être.

Il ne me semble pas incongru de donner mon point de vue sur la gabegie financière qui secoue un peu les puces de tous ceux qui croient dormir sur un tas de dollar, d’euro, de yen ou de tout autre veau d’or qu’ils imaginent de papier. Il serait peut-être temps qu’ils réalisent ce qui est l’un des fondements de notre économie moderne, ils ne sont riches que d’écritures et ne possèdent rien d’autre que la confiance qu’on leur accorde et celle qu’ils accordent aux banques ; leur richesse n’est qu’une simple ligne d’écriture dans la mémoire d’un ordinateur.

En effet, dès son entrée dans le système bancaire, la monnaie (comme les billets) subit une mutation quasis instantanée et irrémédiable. Elle se transforme en monnaie de singe. Les économiste n’osent l’avouer alors, ils usent du terme de monnaie scripturale (monnaie d’écriture). En effet, vos sous ne reposent pas dans un coffre à votre nom. Votre banquier s’empresse de le prêter à quelqu’un. Plus il le prêtera vite et plus il lui rapportera de l’argent. Ce quelqu’un à qui il est sensé le prêter ne recevra pas des espèces sonnantes et trébuchantes, ni même de jolies images. On lui prêtera une nouvelle ligne d’écriture garantie par « devinez quoi ? », vos avoirs.

Et ainsi de suite…

Ors à l’heure où l’on réclame des comptes et des marques de probité à ces établissements bancaires, on réalise tout d’un coup le paradoxe de ce système qui n’apparaît d’habitude que dans les bilans de fin d’année, ces jeux d’écritures où l’on ne sait plus qui possède quoi ni qui. A force de jouer de la gomme et du stylo, il apparaît que certaines banques sont plus riches que la somme de leurs dépôts ou que leurs dépots sont plus importants que les sommes qu'elles sont sensées posséder. Certains diront que ce sont alors de très bons gestionnaires, qu’ils enrichissent leurs épargnants mais en fait cette richesse ne repose sur rien, c’est du vent, de la monnaie scripturale écrite sur du sable. Ce sont des parts dans des entreprises de plus en plus aléatoires. Des gouffres engloutis dans des biens qu’une faillite même personnelle ne récupérera pas.

Je ne suis pas ce que l’on appelle un riche, je ne me sent pas pauvre pour autant, mais je rigole doucement en voyant tout à coup les avides avares, thésaurisant le moindre cent, réaliser que toutes leurs privations n’ont servies qu’au bon plaisir de dispendieux dépensiers et les défauts de ce vieil adage : on ne prête qu'aux riches.


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