mardi, août 17, 2010

L'arbre



Nous sommes allés voir, comme de bien entendu, « l’arbre », le film de Julie Bertuccelli. Bon, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un film … beau. Vous remarquerez aisément l’ordre des termes. En effet, un film beau ne fait pas obligatoirement un beau film. Aussi soignée et léchée que soit l’image, aussi prenant et plein de finesse que soit le scénario, aussi émouvant et attachant que soient les acteurs, au cinéma la somme de toute les parties n’est pas obligatoirement égale au total de ses éléments.
On sent que la fille du réalisateur Jean-Louis Bertuccelli a subi l’influence d’Otar Iosseliani et de son « jardins en automne » mais aussi celle des trois couleurs de Krzysztof Kieslowski, avec qui elle a travaillé. Malheureusement, elle n’a pas leur talent pour faire naitre d’événements ordinaire cette magie qui fait les beaux films.
Pourtant, l’histoire imaginée par Julie Pascoe(« L’arbre du père ») a l’essence d’un scénario magique. C’est l’histoire d’une famille bouleversée par la disparition du père Peter(Aden Young) et dont les membres vont se plaire, pour apaiser leur peine, a voir dans leur envahissant arbre, la réincarnation de l’homme. Mais en fait, plus que la réincarnation de leur père et mari, cet arbre va symboliser ce qu’ils croyaient être leur famille. C’est une magnifique histoire qui n’est pas aussi statique que l’on pourrait l’imaginer. La petite Simone(Morgana Davies) va transformer l’arbre en refuge, la mère, Dawn(Charlotte Gainsbourg) va y trouver une écorce à toucher, des racines où se blottir et une solidité qui lui manque. Même si elle trouve auprès de George(Marton Csokas) le réconfort de solides bras.
Comme vous voyez, ce n’est pas le casting qui fait défaut. D’autant que Charlotte Gainsbourg y fait preuve de toujours autant d’humanité et de simplicité dans le jeu. Elle réussi a nous faire ressentir les affres de cette mère déchirée plus femme que mère d’ailleurs. Quand à la jeune Morgana Davies, la seule chose que l’on puisse lui reprocher c’est sa magnifique blondeur qui s’accorde mal dans cette famille totalement brune ou châtain, mais c’est une autre histoire.
Les paysages australiens sont toujours aussi exotiques à nos yeux et la magnificence de cet immense et majestueux arbre évoluant au fil des saisons donne à l’image une profondeur digne de l’histoire.
Malheureusement, comme je l’ai dis, la sauce ne prends pas et comme c’est souvent le cas lorsque c’est ainsi, elle tourne. A voir la bande annonce, nous nous réjouissions de goûter à des plaisirs imaginatifs. Nous avions tous lieux d’espérer car il pas à la porté de n’importe quelle série B d’accéder à la projection de clôture du festival de Canne. Mais, je ne saurai dire si c’est un défaut de montage, si la musique était inadaptée ou si la faute n’en incombe qu’au très mauvais doublage : Morgana Davies parlait la bouche fermée et réciproquement, c’est extrêmement perturbant lorsque l’intensité dramatique est à son comble. Bref, ce n’était pas parfait et même si il ne s’agit pas de la même catégorie, nous avons préféré retourner voir « l’apprenti sorcier » plutôt que de nous payer une seconde séance de ce film beau.


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