vendredi, février 27, 2009

Ford Gran Torino


1976 Ford Gran Torino
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Travail, Honneur et patrie…Cela fait fort longtemps que l’inspecteur Harry s’échine à défendre ces trois valeurs de la devise américaine. Si, dans son jeune temps, il s’y attaquait à grands coups de magnum trois cent cinquante sept, il faut reconnaître qu’en prenant de l’âge le coup de plume s’affine. Clint Eastwood semble avoir fort bien appris à jouer de la corde sensible.

Je crois que tout ceux qui ont eu l’occasion de voir « un monde parfait » s’en doutent déjà. Depuis, une dizaine d’année, sa carrière de réalisateur tends à éclipser sa carrière d’acteur. Entre « la route de Madison », « Minuit dans le jardin du bien et du mal », « Créance de sang », « Mystic river » et « Million dollar baby », on comprends que Jacques Chirac ai éprouvé le besoin de lui remettre les insignes de chevalier de la Légion d'honneur le 17 février 2007.

Dans ce nouveau drame de près de deux heures distribué par la Warner, on retrouve une sorte d’inspecteur Harry vieillissant, un grognon mal embouché et raciste qui n’a pas oublié la grandeur des États unis sans avoir su évoluer. Il se replie peu à peu sur lui même, seule sa chienne trouvant grâce à ses yeux.

En fait, après le décès de sa femme, cet ouvrier des usines Ford, amer et pétri de préjugés, ancien militaire en Corée, va se lier d’amitié avec deux jeunes adolescents d’origine asiatiques et un jeune pasteur frais émoulu de son séminaire.

C’est Walt Kowalski. Il habite une fraiche et pimpante demeure Victorienne pavoisée de l’union Jack dans un quartier de banlieue qui tends à la décrépitude. On sent au travers de ce décor le relâchement d’une Amérique fataliste. Ses anciens voisins ont déménagé ou sont morts depuis longtemps. Son quartier est aujourd'hui peuplé de ces immigrants d’origine asiatiques des Hmong, des latinos et des afro-américains "qui croient faire la loi". Ses propres enfants sont devenus pour lui des étrangers qui l’enverraient bien finir ses jours en maison de retraite. Walt tue le temps comme il peut, en attendant la mort qui ne saurait tarder d’autant que ses analyses médicales lui laissent que peu de temps. C’est peut être la raison qui a poussée sa femme à demander au trop jeune père Janovich de veiller à ce qu’il aille à confesse avant.

Jusqu'au jour où un adolescent du quartier tente de lui voler sa précieuse Ford Gran Torino, la voiture à laquelle Walt tient comme à la prunelle de ses yeux, cette voiture est le symbole de toutes ces années de travail sur les chaînes de l’industrie automobile. C’est sous la pression d’un gang et à contre-coeur que le jeune et timide Thao s’essayera sans succès au crime. Lorsque Walt fait face à la bande, il devient malgré lui le héros du quartier, et Sue, la sœur de Thao, insistera pour qu’il se rachète en travaillant pour Walt.

Il confie au garçon des "travaux d'intérêt généraux" au profit du voisinage et le quartier reprends peu à peu vie. C'est le début d'une amitié inattendue, qui changera le cours de leur vie.
Malheureusement, le gang est là, prêt à saccager cette amitié naissante.

C'est un très beau film.


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