jeudi, février 19, 2009

2 - L'Emploi


Le BTP s'ouvre aux femmes
Originally uploaded by Alain Bachellier.

Cette licenciée en lettres s'est reconvertie dans la maçonnerie après dix ans d'emploi dans une société de production de disques. Un choix pas banal motivé par "le besoin de sentir utile". Employée d'une grande entreprise de bâtiment et travaux publics, elle participe aux journées d'information dans les collèges pour inciter les jeunes filles à se lancer dans les métiers du bâtiments qui souffrent d'un énorme déficit d'emplois.


Parmi toutes les discriminations subies par les femmes, celles qui s’exercent au niveau de l’emploi ou de la profession sont les plus insidieuses et pénalisantes. Parfois, elle est franche et inscrite dans la législation ou la pratique. Il y a par exemple des pays dans lesquels la femme doit demander l’accord de son conjoint pour obtenir un papier, un compte en banque ou même le droit d’exercer telle ou telle profession. Mais parfois, c’est plus mesquin, et conduit tout autant à des exclusions. Par exemple, demander à des candidats de satisfaire à des critères de taille peut entraîner l'exclusion de beaucoup de femmes et de membres de certains groupes ethniques.
Le monde du travail est malheureusement le siège de ségrégations et discriminations en tout genre. On parle de discrimination lorsque des personnes sont traitées différemment du seul fait de leur appartenance à un sexe. Par exemple, du fait de certains préjugés, les femmes sont supposées moins aptes à telle ou telle fonction professionnelle que leurs homologues masculins. L’employeur, sans même parfois avoir rencontré la postulante reporte ses préjugés sur les performances moyennes des femmes pour évaluer la productivité individuelle de la candidate.
Cette discrimination joue vraisemblablement un rôle dans l'absence de mixité professionnelle observée dans la quasi-totalité des pays. Elle se traduit notamment par la concentration des femmes dans les métiers non qualifiés du tertiaire. A ceci vient s'ajouter une ségrégation verticale dont la conséquence est de freiner l'accès des femmes aux postes de direction les plus élevés.
Les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont très illustratifs des questions de discrimination. Dans l'Union européenne, l'écart de salaires entre hommes et femmes est de 15% en moyenne, avec des taux variant de 5% à 25% au sein des pays membres. Ce taux intègre les nombreux effets de structure liés au secteur d'activité, au type d'emploi occupé, au diplôme de l'individu, etc. Ce qui signifie donc, que l'écart s'explique par le fait que les femmes n'occupent pas les mêmes postes que les hommes en raison des phénomènes évoqués plus haut. Toutefois, de nombreuses études nationales montrent que la totalité de l'écart n'est pas expliquée, la partie résiduelle étant assimilée à une pure discrimination salariale.
Le traité d'Amsterdam du 27 octobre 1997 a fait entrer dans le champ des compétences communautaires, par son article 13, la lutte contre les discriminations pour les motifs de sexe ou d'orientation sexuelle.
En France, la loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations interdit les discriminations directes ou indirectes à l'embauche mais aussi tout au long de la carrière professionnelle du salarié. La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'égalité (HALDE) a été mise en place en 2005 avec pour mission " la lutte contre les discriminations et pour l'égalité ". La HALDE peut être saisie par lettre simple par toute personne qui s'estime victime d'une discrimination. Plusieurs éléments émergent très nettement : l'emploi est le champ d'activité dans lequel le plus grand nombre de réclamations s'expriment, l'origine ethnique et / ou géographique est le critère principalement mis en avant par les réclamants, et le genre apparaît en troisième position après santé / handicap.
Une mesure directe des discriminations envers les femmes peut être réalisée à l'aide de l'analyse des rémunérations. Ainsi, dans le secteur privé ou semi-public, une femme sur deux travaillant à temps complet gagne moins de 16 310 euros. Ce seuil est de 18 622 chez les hommes, soit 14% de plus pour ces derniers. Cet écart croît au fur et à mesure que l'on gravit l'échelle des salaires. Si 10% des hommes parviennent à gagner plus de 38 832 euros, ce même seuil est de 29 436 chez les femmes, soit 32% de moins.


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