jeudi, février 12, 2009

Ricky

Je suis amiénois d’adoption avec un petit pincement au cœur pour l’une de ses banlieues, V.A., Victorine Autier dont les si caractéristiques tours et ses marais servent de décor au dernier film de François Ozon. Je ne comprenais pas pourquoi il ne leur avais préféré le quartier du Pigeonnier pour y compter les aventures de son bébé volant Ricky.

En fait, même si j’ai été heureux de reconnaître certains éléments du décor, le film en lui même nous a laissé plutôt dubitatif.

Nous n’avions rien à reprocher au casting ; Alexandra Lamy était totalement parfaite en Katie, une mère ouvrière un peu déboussolée lorsque débarque dans sa vie une progéniture à la nature « angélique ». Même la jeune actrice Mélusine Mayance fait une remarquable première née un peu jalouse et prématurément responsable. Quand à Sergi Lopez, il est toujours aussi bon et parfait que dans des rôles plus décalés.

Non, là où le film pêche, c’est plus dans les incohérences de son scénario ou du montage(n’ayant lu celui-ci) et la pauvreté de la bande son. On cherche vainement la morale qui eu fait de ce film une fable et ne laisse par son absence qu’un mélange de drame ou de comédie familiale.

La première scène du film qui laisse entendre un drame, par exemple, ne se rattache à aucune autre. En effet, le film s’ouvre sur une mère visiblement déprimé et totalement dépassé qui évoque avec une assistante sociale l’éventualité de placer l’un des deux enfants qu’elle élève seule depuis le retour en Espagne de son compagnon, et si possible le plus jeune. Ors, après un panneau annonçant « Quelques mois auparavant », débute le film en lui même et à aucun moment on n’y retrouve la mère déprimée puisqu’au contraire, c’est elle qui prends la décision de mettre « Paco » à la porte car elle le soupçonne de battre son bébé qui présente de drôles d’hématomes au niveau des omoplates. En fait d’hématomes, elle va découvrir qu’il lui pousse des ailes. D’abord moignon, petit à petit elle va suivre l’évolution de celles qui finissent par former une surface de sustentation suffisante pour qu’il puisse s’envoler(là encore quelques erreurs de montage puisque qu’il se retrouve au dessus d’une armoire avant même de savoir voler). Elle prends au contraire la nouvelle avec un certain détachement, s’efforçant de n’y voir qu’une difformité « normale », rien de spirituel ni de vraiment honteux, juste quelque chose qu’il vaut mieux éviter d’ébruiter. Lorsque l’affaire deviendra publique, Paco reviendra mais Ricky s’envole et disparaît. Comme le film se termine sur la vision d’une famille recomposée et paisible, Katie à nouveau enceinte, on ne peux déterminer ce qu’il adviendra d’eux.

Tout le film est ainsi, plein de scénettes tantôt tristes tantôt risibles qui donnent un résultat plus que décousu.

Le seul point à retenir, c’est l’excellence des effets spéciaux qui donnent vie à ces ailles.




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