lundi, juillet 20, 2009

Dans la lune ...

Voyage dans la LuneJe ne sais plus quel jour de la semaine c’était, mais à l’époque , mon père louait une voiture de la marque Fiat deux fois par semaine pour nous conduire à Hallu où nous avions une maison de campagne. Le magasin fermait à vingt heures, une petite heure après, le temps de tout ranger et c’était le départ.

Mes sœurs, beaucoup plus jeunes, s’endormaient à peine passé la « Porte de la Chapelle ». Quand à moi, je m’efforçais de tenir jusqu’aux tunnels sous le tarmac de l’aéroport de Roissy-Charles De Gaulle dans l’espoir de voir passer au dessus de nos tête une de ces immenses caravelles blanches qui symbolisaient à l’époque les voyages et l’aventure.

D’habitude, à peine arrivé, nos parents réveillaient les garçons et montaient les filles directement dans leur lits. Elles voyageaient en pyjamas. Mais cette fois là, nous ne nous sommes pas arrêté à la maison mais chez nos voisins, monsieur et madame V.

Ils avaient la télévision. Nous l’avions nous aussi, mais à Paris. A cette époque, avoir un poste relevait de l’exception et non de la règle, alors en avoir deux était impensable. Nous nous sommes donc retrouvés, tous, dans la grande cuisine de la famille V.. Tandis que Fabienne dormais sur le canapé, et que Nadine en faisait autant dans les bras de monsieur V., Jean-Michel jouait avec Patrice et sa sœur et je m’efforçait de ne pas m’affaler entre les tasses de café.

Je ne savais pas trop ce que nous attendions, assis là autour de la table de la cuisine de nos voisins à discuter de choses et d’autres, du temps qui passe ou qu’il fait. La télévision fonctionnait en arrière plan.

Personne ne la regardait vraiment, si ce n’est moi qui tentait de garder les yeux ouverts. Quand ce qui ce passait parvint enfin à passer ma barrière synaptique endormie. L’image terne, amorphe et grésillante n’était pas due à un défaut de réception, quoique…mais, c’était bien là les images diffusées.

Je ne suis pas sûr que l’on pourrait encore de nos jours se permettre de diffuser une heure durant, certes à une heure de très faible écoute, l’image statique d’une échelle sur fond de grisaille. On montre à la nouvelle génération les quelques secondes primordiales, mais nous, sans être scotchés face au téléviseur, avons du subir plusieurs heures de platitudes pour finalement entrapercevoir une trace de botte dans la poussière.
Mais quelle marque !


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