vendredi, novembre 03, 2006

J’ai eu une illumination.


Deauville noel 2005
Originally uploaded by doolittle1989.

Cette révélation m’est venue telle une glorieuse bénédiction papale célébrant la nativité en voyant, ébaubie un digne représentant de la municipalité amiénoise enfiler des perles de verre sur un cordon verdâtre qui traversait de part en part la chaussée.
Comme je sens que Ritadaphné va encore râler et dire que je suis parfois difficilement compréhensible à la première lecture, je vais traduire au fur et à mesure : « J’ai eu une idée en voyant un employé de mairie visser des ampoules sur une décoration de noël au milieu de la rue. »
Bref, il m’est venue à l’esprit qu’à la lointaine perspective de l’Avant, on s’activait déjà à extraire des gardiennages municipaux les ors et enluminures alors que le temps d’une conception n’était point encore écoulé.
« Ca ne faisait pas neufs mois qu’on les avait enlevé et on les sortait un peu tôt »
Certes, l’installation d’un des plus grands marchés hivernaux par un groupement de commerçant amiénois peut prendre un certain temps qui justifierait que l’on s’attèle une lune au préalable à ce problème mais l’on aura du mal à me faire accroire qu’un tel délai soit nécessaire au montage comme au remisage.
« Je ne pense pas qu’il faille un mois pour les installer et les désinstaller »
Il est tout de même regrettable qu’en cette période où l’ensemble de la classe politique est unanimement derrière Albert Arnold Gore Junior pour soutenir son point de vue exposé si brillement dans cette expression du septième art intitulé : « An inconvenient Truth » (Une vérité qui dérange (et que je vous invite à le voir)), on en soit encore à s’ébaudir face à la lueur répétitive d’un luminion de 30 watts.
« pour un mois de gaspillage et de réchauffement climatique. ».
Pourtant, un petit effort dans la compréhension du problème semblait avoir été fait l’an dernier lorsque l’on vit des frises chatoyantes orner les plus hautes branches des arbres du parc. Réalisées dans des plastiques semi-transparents aux couleurs nacrées, ces pendeloques se faisaient fort de retourner à son émetteur la luminosité dont il la dotait, quelle vienne de l’éclairage urbain comme des feux de croisement ou de position des passantes automobiles.
« Les trucs réfléchissants la lumière étaient plus économiques ».
Je ne pense pas qu’il soit très raisonnable d’oublier que ces mirifiques réjouissances hivernales n’ont autre buts, en se servant du fils de l’homme, que d’encenser cette faculté animale universellement partagée à se reproduire et la parentalité qui en découle symbolisée par un vieillard bonhomme.
« Faut pas croire au père Noël »
Or quelque soit l’évocation et le plaisir que l’on peut en tirer, on ne saurait oublier que rien en ce bas monde n’est inépuisable et que les ressources ainsi dilapidées dans la froidure des soirs de décembre sont autant de retiré à la manne que nous souhaitons léguer à notre engeance.
« en fin de compte c’est les futurs contribuables qui paient »
Serait-ce trop demander à ces mercantiles donateurs que d’exiger de nos édiles communaux que ces parements et festoiements soient le reflet de nos économes générations et que soient mises en adéquation les austères préoccupations du moment avec les obsolètes et dispendieuses coutumes.
« et ils sont déjà plus très riches. »

Post-scriptum : Faut-il que l’on en vienne à faire appel à la désobéissance civique pour que cette simple requête, se souhait si légitime puisse espérer être en cette période électoraliste un jour entendu ?
« P.S : Petons les ampoules. »


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