lundi, juillet 16, 2007

14 juillet 2007


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Originally uploaded by francois et fier de l'Être.

Tandis que Matthieu traversait les plaines champenoises, nous avons emmené sa miss à la fête organisée à l’occasion de la célébration du 14 juillet 1789. Elle était axée cette année autour de l’Europe. C’est un thème récurant ces dernières années donc rien d’étonnant à cela.
Massés comme beaucoup d’autre sur les rives de la Somme au niveau du port d’Aval, nous avions le nez en l’air, la tête renversée prêt à apercevoir au travers des fumées les grandes gerbes multicolores du feu d’artifice. Qu’un spectacle pyrotechnique serve à commémorer la prise de la Bastille n’a rien d’étonnant en soit. Au contraire me sont revenus en mémoire les retraites aux flambeaux et grandes explosions de lumières de mon enfance. Nous partions alors en procession, levant haut et fièrement le bâtonnet au bout du quel se balançait dans le vent notre petite lanterne de papier crépon. Ce vent était alors notre principal ennemi, il cherchait à nous faire pleurer en bousculant la petite flammèche au bout de sa chandelle de cire afin qu’elle en vienne à lécher les bords de notre luminion et consume d’un coup notre participation aux festivités. A l’époque, nous passions nos vacances dans l’Île d’Oléron et la traversée de La Brée à la seul lueur de nos lanterne se révélait une aventure tant les vents maritimes pouvaient se montrer retors et l’absence d’éclairage publique noyait les tressautement de la lumière dans une atmosphère mystérieuse. Si nous avions la chance de nous montrer habile, nous pouvions alors apporter l’écot de notre petite flamme au grand brasier de pins dressé sur la plage. Nous pouvions alors dans la chaleur estivale renforcée par celle du bucher apercevoir nos coreligionnaires en faire autant depuis les plages éloignées du continent. Démarrait alors les fracas des fusées qui nous faisaient sursauter tant dans leur explosion que par les sifflement aigus de leur départ. Ce bruit et ces soudaines lueurs achevaient de nous presser le cœur. Plus de quarantes années plus tard, c’est toujours avec un sentiment enfantin que je m’exclame à la belle rouge ou la belle bleue. Se mêle en mon esprit, ma crainte révérencieuse et les genoux serrés du fiston autour de mon cou alors que s’envolaient les étincelles fusantes, prémices d’éclaboussures flamboyantes. Dans la foule pleure un bambin que sa famille ne peut rassurer tandis que d’autres hochent joyeusement leurs lumignons fluorés sans la craindre du moindre incendie. Le vent ne peut alors qu’entrainer les dernières volutes de fumée que trainent les fusées agonisantes. Si elles étaient plus nombreuses à danser dans le ciel amiénois de nos jours qu’à La brée jadis, leur tonnerre est resté le même, le plaisir est dans l’attente anxieuse des premiers éclats, dans la presse de la multitude et le plaisir de se faire surprendre.
Il y avait foule au feux d’artifice du 14 juillet 2007.


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