mercredi, juillet 04, 2007

Passion commune


Caïn
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Détail de Caïn et Abel par Jean Marie Mengue (1894)
Ces statues sont exposées au Musée des Augustins à
Toulouse et sont visibles de la rue.

Je ne suis pas un travailleur manuel, j’ai beau le savoir, je ne peux m’empêcher de bricoler. J’aime cela, ça me détend, me vide la tête, mais il ne faut pas que cela dure trop longtemps. Dès que je m’arrête, c’est fini, j’y perds tout intérêt et il est bien rare que je reprenne un chantier interrompu. Ors, maintenant que je m’en ressent des reins aux mains, je sais que si je m’interrompt et me laisse aller à mes penchants naturels, tous ces efforts et ces douleurs auront été endurés en vain. Mon temps et mon énergie auront été dépensés pour rien. Sans ce plaisir que l’on tire de la tâche accomplie, rien ne peut justifier un tel investissement. Même si le résultat ne sera pas parfait, si d’autres l’eurent mieux réalisé, à moindre coût et sans efforts, où eut été mon plaisir ? Lorsque l’on vit par délégations, on ne peut que l’éprouver par procuration. Ma grand-mère me disait souvent : « Si tu t’ennuies, tape sur tes doigts avec un marteau. Cela fait un bien fou lorsque l’on arrête. ». Cela paraît surement bête comme adage, mais essayez et vous verrez que c’est totalement vrai(J’ai essayé, bien sûr, il y a longtemps, depuis, je ne m’ennuie plus). La douleur n’est rien face à l’ennui et au plaisir qui lui est proportionnel. Vous devez vous demander où je veux en venir avec mes gros sabots ? Pourquoi j’encense mes petites douleurs et petits plaisirs ?
C’est là encore une facette de mon caractère, une façon bien maladroite de vous expliquer combien quelque soit le mal-être et les difficultés de la vie auxquels vous pourriez être confrontés, les ressentir vaut mieux que la mort et permet d’autant plus d’apprécier à leurs justes valeurs les joies et plaisirs simples.
J’ai dans mes errances croisé bien des pages sombres et de grandes douleurs, des plaintes et des gémissements échappés d’un instant de faiblesse, mais j’y ai trouvé aussi, aux mêmes endroits de la joie, du bonheur et beaucoup de cette humanité que l’on nomme compassion.


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