Le tord tue
J’imagine que vous avez été touché par cette mignonne petite pelusios, tortue d’eau douce, barbotant dans son petit aquarium de plastique ornée d’un faux palmier au milieu de l’ilot central. N’est-elle pas touchante lorsqu’elle tente d’y grimper ? Bon nombre de parents s’imaginent alors faire un merveilleux cadeau à leur rejeton et commencent à changer d’avis lorsqu’ils se rendent compte que la quantité d’eau et la taille de l’aquarium nécessaire à un bon entretient. Ils déchantent rapidement lorsqu’ils réalisent qu’à défaut une odeur putride envahi rapidement l’enclos de leur mignon petit bébé. Car bien évidemment, il s’agit là d’un Trachémydes qui peut vivre de 50 à 100 ans, dont le poids adulte varie de 120 grammes à 280 kilos et dont la taille peut atteindre jusqu’à 1 mètre 20, bien souvent, d’origine étrangère. Si elle est chanceuse, elle finira sa vie à détruire l’équilibre écologique d’un étang dans le sud de la France après en avoir visité les égouts par l’intermédiaire d’une chasse d’eau qui se sera voulue radicale et inintentionnelle.
Malheureusement, ce reptile asocial n’est pas comme sa cousine la tortue de terre uniquement végétarienne, la tortue d’eau douce est un redoutable prédateur qui a une nourriture opportuniste devenant selon ses besoins une carnassière vorace pouvant mettre en péril l’écosystème sur une zone plus ou moins grande. A tel point que le ministère de l’écologie et du développement durable a du émettre deux arrêtés en Aôut 2004, l’un régissant les conditions de détention d'animaux de certaines espèces non domestiques dans les établissements d'élevage, de vente, de location, de transit ou de présentation au public dont la très rependue tortue aquatique nord-américaine du genre Trachémydes à auxquelles appartiennent les tortues à tempes rouges, Pseudémydes ou Graptémydes et invitant les propriétaires a faire identifier ces tortues par un vétérinaire qui va injecter une puce électronique de la taille d'un grain de riz sous la peau de la patte arrière gauche. Ils devront alors transmettre à la direction des services vétérinaires du département la copie des certificats de puçage de ses tortues. L’autre oblige les particuliers désirant recueillir des tortues de ces espèces a obtenir le certificat de capacité pour l'élevage de ces animaux. Dans ce cas, l'identification par puçage n'est pas obligatoire et le nombre de tortues détenues n'est limité que par les conditions d'hébergement de ces animaux.
Tout cela pour vous dire que le lac de Lacanneau regorge aujourd’hui de ses sales bestioles qui griffent, mordent et pincent.
