Scarification
Comme beaucoup d’autres, la société française repose sur l’image. Au sein du groupe, l’individu qui se cherche s’auto-défini par le choix des représentations claniques des sous-groupes auquel il appartient et dont il constitue le dénominateur commun. Mais certains éléments sont imposés directement par tel ou tel groupe lorsqu’il ne s’agit pas de la société toute entière. Ils ne relèvent pas alors du choix individuel ou d’une intention personnelle. Ce serait même alors le cas inverse, c’est par leur absence que ce définira alors la personnalité de l’individu. Parmi ceux que nous imposent la société, certains sont de simple marques de bon sens, comme par exemple celles liées aux rigueurs climatiques comme le pagne ou les Moon-boots. Porter l’un ou l’autre peu s’avérer distinctif en fonction du lieu de résidence ou de villégiature( J’ai croisé durant mes vacances une néo-punk en bas blancs déchirés et moon-boots sur la plage de Lacanau, inutile de vous dire combien sont look la faisait sortir du lot.). Pour en revenir à mon sujet, la société elle même effectue parfois des revirements ou subit des évolutions qui rendent certaines particularité obsolètes et permettent ainsi d’identifier sans risque tout un groupe d’individus. C’est ainsi que toute ma tranche d’âge dénote du reste de la population française par les marques des scarifications. Elles nous identifient au sein de notre société aussi facilement que dans la plus reculée des sociétés tribales. Ce langage fait de cercle et de trait qui sont gravés sur notre peau et ne s’estompent qu’au fil des ans n’est plus généralisé de nos jours. Je parle bien sur de celles infligées à notre tranche d’âge par la société, et non des blessures auto-infligées par des adolescents à tendances suicidaires qui se font de plus en plus fréquentes. Mais dans un cas comme dans l’autre, c’est le milieu médical qui s’inquiétant des conséquences tente d’en assumer la responsabilité. Les scarifications rituelles qui nous étaient imposées à l’école dès le plus jeune âge en grande pompe continuent de ce pratiquer mais désormais de façon plus discrète. A notre époque, lorsque le chef d’établissement en avait décidé, toutes les classes étaient réunies dans la cour et c’est en file indienne que tous les garçonnets passaient en présentant à leur bourreau leur peau lisse et nue afin qu’il l’incise. Pour ne pas passer pour des fillettes, il nous fallait rester stoïque face à une douleur somme toute relative qui marquait notre passage de l’enfance à l’adolescence. Le lendemain ou quelques jours après, ceux-là même qui nous avaient marqués de si indélébile façon procédaient au déchiffrage de leur code et si ils l’estimaient non conforme aux désiratas sociétaux, répétaient l’opération.
Je puis ainsi encore aujourd’hui voir sur ma peau le cercle et les trois traits de ce que l’on a appelé en son temps : le BCG.
P.S.: C'était tout de même plus discret et moins douloureux que ce que propose ArtWay ci-dessus et ce contre quoi s'éléve le monde médical. Si encore ils faisaient dont de ce qu'ils ôtent.