jeudi, juillet 10, 2008

Le bruit des chaines

Par moment, je coupe le son, je retire de mes oreilles les minuscules écouteurs du casque de mon MP3. On pourrait penser que c’est du monde et de la vie que je m’isole ainsi, mais non.

La vie est plus forte que cela, je la ressent au travers de ces peupliers du parc qui reprennent ou continuent leurs conversations de feuilles, bruissantes et rythmées. Ils parlent entre eux et leurs voix génèrent du vent dans les hauteurs. Ils sont impoliment entrecoupés par les trilles et répons que lâchent leurs habitants mais dédaignant leurs avis dissonants continuent de hocher la tête à leurs voisins.

Là, au loin, un chien aboie et comme le vent se repose, les spirales d’un saule pleureur se taisent. Il n’y a jamais vraiment de silence là où s’écoule le déversoir de l’étang. Les eaux y chantent sans cesse leurs jeux.

Au fur et à mesure que le temps passe, l’oreille s’affine et je perçoit de plus en plus loin le grondement sourd de quelque artère passante où doivent se bousculer un million de décibels dans plein de voitures. Je me concentre plutôt sur la douceur du chant d’un lointain enfant, je n’en distingue pas les paroles et l’effet criaillard en est atténué par la distance. Par contre, tout prés, dans l’allée parallèle, vient de claquer sèchement un dérailleur de vélo. Un pressé sans doute qui traverse le parc de part en part pour éviter les pistes cyclables.

Peu importe, si ce n’est le silence, au moins c’est la paix.


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