lundi, mai 21, 2007

Fieffes

L'affiche de l'expoComme mon équipe des moins de treize ans jouait celle de Doullens pour leur dernier match du championnat et que le matin même, j’étais tombé en admiration devant l’affiche de l’exposition de peinture organisée dans l’ancienne église de Fieffes, j’ai décidé d’y faire un saut. Le doullennais même s’il en est proche, n’a rien à voir avec le plateau picard. C’est une succession de ravines et de combes dont les plis en marquent la frontière. C’est au creux de l’une d’elle, dans le prolongement d’un ru venant de Montrelet que se cache le petit village de Fieffes. Les maisons de bois et de torchis y sont peu à peu remplacées par celles de briques dans le style d’après guerre sous le regard bienveillant d’une vénérable église de grosses pierres en cours de restauration. Elle trône de l’autre côté du ru, au milieu d’un cimetière exigu. Je l’avais découverte lors de mon précédant passage pour la cérémonie d’inhumation du grand-père d’un de mes amis. Ce deuil n’étant pas propice à plus ample connaissance des lieux, je m’étais promis de revenir m’y plonger dans cette atmosphère surannée.
Le mariage réussi de cette architecture massive et grossière, fortement érodée par le temps et l’humidité avec la peinture éthérée, minimaliste et l’humilité de Zhou Jun m’a littéralement conquis. J’avais découvert il y a longtemps, à Strasbourg je crois(d’ou l’utilité d’un blog), en vitrine d’une petite galerie de quartier, une paire d’esquisses où se mêlaient encre de chine et aquarelle représentant un couple de mésanges ou de rouge-gorges. Ils m’avaient frappés par leur simplicité, deux tâches de peinture à l’eau et deux tâches d’encre mais aussi par la dextérité du trait puisque quelques mouvements de plume suffisaient à leur insuffler une volatile vie. Quelques traits d’une désinvolture brouillonne transperçant d’autres tâches verdâtres et un oriental paysage se met à vibrer de gazouillis. La perfection dans une fausse simplicité qui frise une maitrise parfaite dans l’art de faire des tâches.
Redleaves..Les magnolias

Malheureusement, ma bourse ne m'a pas permi de me porter acquereur de ces magnifiques "Birds opéra" qui voisinaient lors de l'exposition les 2200 euros. J'ai du me contenter de deux toutes aussi magnifiques petites reproductions. Peut-être plus tard, quand j'aurais gagné au loto.

En attendant, si vous souhaitez découvrir plus avant ce magnifique aquarelliste et ce maître dans l'art de l'encre de chine vous trouverez plus d'informations sur son site : http://members.chello.nl/j.zhou quand à ceux qui s'interrogent sur la grandiloquence avec laquelle je parle de l'église de Fieffes :

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