Magasine again
J’ai envi aujourd’hui de vous parler du dernier né de la presse régionale, celui qui se voudrait bi-semestriel, le « Picardie mag ». En effet, il m’est tombé un exemplaire entre les pattes et dans un reflexe pavlovien, ma première réaction fut de le mettre sur le tas de publicités diverses que je stocke en mon garage à fin de recyclage. Comment en suis-je venu à une telle extrémité me direz-vous ? C’est tout simple. La une est horrible. Pas horrible au sens effrayant quoique les chairs déchiquetées…mais bon c’est une question de goût. Elle ressemble en tous points aux publicités immobilières qui polluent ma boite à lettre : un jaune style flan sec et un bleu-vert-cyan limite caca d’oie allié à une mosaïque fine de titres composée de beaucoup d’alternance flan-caca le tout sur un visuel façon puzzle.
Ce qui a sauvé l’ouvrage de la destruction c’est son épaisseur et la dernière de couverture, justement une page entière de publicité consacrée aux champs de lin transformés en isolant, la dernière trouvaille du conseil régional en matière de communication. « L’équipe » du Picardie mag devrait s’inspirer de sa sobriété visuelle.
Bon, du coup, ayant repêché le magasine, je l’ouvre et « Oh ! Surprise », la revue est composée par une petite équipe de 5 à 7 personnes qui imaginent judicieux de commencer par insulter leur propre lectorat dès le premier numéro : Après avoir fait l’apologie de la Picardie victime de son image puis redéfini celle du Picard, une petite citation de George Brassens « …les imbéciles heureux qui sont nés quelque part. ».
Je tourne la page et là, rien à dire, un sommaire clair. Omis la mode, pas moyen de retrouver les articles présentés comme important de la une de couverture. Les grosses rubrique : « Mode, Chasse, Histoire, Immobilier » se révèlent n’être que des sous rubriques de « Éclairage, mode, découverte et AGENDA ». Vous remarquerez au passage l’alternance minuscule-majuscule qui sert à signaler qu’avec seulement onze pages, la rubrique agenda est la plus petite.
Je tourne la page et là, rien à dire, j’ai tout compris, c’est du n’importe quoi.
Le sommaire me présentait en bleu la rubrique « éclairage », en caca d’oie « découverte » en orange « la mode », en caca d’oie légèrement plus caca « l’agenda », j’espérai pouvoir m’y retrouver ainsi et bien non. Il y a du rouge du bleu du vert du jaune, ce n’est même plus de l’arc en ciel, c’est la totalité de la palette, à croire que l’imprimeur c’est tapé un délire psychédélique à fumer ses encres.
Ce n’est pas tout, on passe d’un colonage en deux, trois, quatre ou aucune colonne. Les pages sont margés ou non, sur fond blanc, de couleur ou sur photos. Le seul moyen de s’y retrouver, c’est uniquement parce que chaque rubrique est écrite dans une police différente, sinon, vous passez du tribunal au débat sans vous en rendre compte et encore dans certaines rubrique, la police étant devenue « exotique », on la change en court de route, comme dans l’ésotérisme.
Je tourne les pages de plus en plus vite. Tiens les rubriques ont le droit, enfin les dernières à un sommaire pleine page qui ressemble en tout point à la page de publicité qui est en vis à vis.
Merci au photographe, les modèles sont charmantes. Magnifique, réussir à présenter une tenue sur deux mannequins amateurs en quatre clichés, c’est fort. Heureusement que le texte nous précise les couleurs, car sans saturation, je n’aurai jamais su que le marcel de la belle Caroline fut couleur pomme de pin et avec l’épaisseur du grain, je ne voyait pas le pantalon d’Ophélie rayé, mais j’adore l’angle choisi pour exposer sa mini-jupe. Enfin, passons.
Je passe de plus en plus vite et je fini par abandonner face à des encarts même pas alignés, des photos en partie découpées ou non, faut vraiment en vouloir avec les moyens informatiques modernes.
Bref, j’aurais pu être abattu, démoralisé et tout, mais non. Et savez-vous pourquoi ? Car en dernière page, sur deux pages, j’ai retrouvé le sourire. Deux pages de publicité pour le centre POWER PLATE AMIENS au 16 boulevard Alsace Lorraine à Amiens et je me suis souvenu de ce petit bijou.