La chair
J’ai eu la désagréable surprise d’apprendre dernièrement que certains de mes clichés ont étés jugés comme étant contraires aux bonnes mœurs. Ils s’en trouvent de ce fait masqués par le filtre parental sans que je puisse en justifier ni l’innocuité, ni le sens artistique. Je suis loin d’être le seul à faire l’objet de telles restrictions et je conçoit fort bien qu’elles aient leurs utilités mais il me semble qu’il devrait être possible d’offrir à chacun des lésés un droit de réponse à ses détracteurs. Sans cela, de telles mesures s’apparentent purement et simplement à de la censure. Ne serait’ on pas en droit de demander sur quels critères elle s’applique et donc dans ce cas pourquoi un « Updown », une photo inversée de la nuque de ma femme constitue un cliché pornographe ? Ne serait-ce pas plutôt le titre de l’œuvre : « La chair » qui devrait être « flouté » ? Le cliché en lui même n’a aucune connotation d’origine sexuelle. Elle ne fait qu’aller chercher la permissivité dans l’œil de celui ou celle qui a pu se trouvé offensé d’une telle image. Mots lourds de sens et rires grossiers sont eux plus offensants qu’une nudité partielle. Devrait’ on eux aussi les censurer ? Je suis personnellement plus offensé par les traitements réservés aux prêtres birmans que par la vue d’un sein ou d’une peau laiteuse. Mais l’on crie au scandale et à la censure lorsque par quelque moyen que ce soit ce genre d’information ne nous parvient pas. Pourtant, je suis certain qu’un corps sans vie et ensanglanté trainé dans les rues de Ghazza durant le vingt heures bouleverse un esprit plus sûrement que quelques centimètres de chair humaine dans un petit carré glacé.