Le combat des chefs
J’ai participé, il y a quelques mois à un groupe de travail sur la prévention des risques au boulot qui s’est révélé fort intéressant. Le but était de lister tous les facteurs et comportements à risques tant pour l’entreprise que pour ses salariés. Bien dirigé, le groupe de travail a pu mettre en lumière non seulement les carences matérielles ou procédurales mais aussi et surtout comportementales qui elles sont beaucoup plus difficiles à identifier. Mettre à plat toutes les petites rancœur, les non-dits, rétentions d’information qui grippent les rouages, peuvent dégénérer et s’envenimer pour finir par stresser toute une équipe et lui faire perdre son efficacité. Cela aurait pu tourner à la foire d’empoigne, dans les faits, cela équivaut à une petite introspection de nos rapports avec l’ensemble de nos collègues. Cela change notre appréciation des résultats obtenus et génère un minimum de convivialité et de respect là où ne poussait que mépris et suspicion. J’avais lu dans le courrier qu’il y avait en France près de 62% de salarié travaillant plus de 46 heures alors que la durée hebdomadaire officielle n’est que de trente-cinq. Dans cette situation, les onze heures ne sont pas de celles passées devant un apéro, un café ou une cigarette, pendu au téléphone portable, tous ces instants où l’on ne saurait distinguer ce qui relève du boulot ou du repos. Aussi autant mettre de l’huile dans les rouages et de l’eau dans son vin.