mardi, février 12, 2008

Rambo Re-emballe


John Rambo 01
Originally uploaded by notinet 07.


Il n’y a pas si longtemps, je tirais à boulet rouge sur le dernier opus de Rocky, Rocky Balboa tant la mièvrerie des dialogues avait peine à masquer l’âge vénérable de son acteur principal. Aujourd’hui, je ne renie pas mes écrits. Toutefois, je me dois de tempérer les humeurs à la lueur du dernier de la série des Rambo, John Rambo que nous avons été voir dimanche soir sur les conseils du fiston.

Autant le poids des ans avait peine à soulever les gants du boxeur autant il a muri et bruni la peau du baroudeur. Il semblerait qu’en prenant de l’âge, ses silences soient de plus en plus éloquents.
J’avais un peu peur en allant voir ce film d’y trouver un vieillard cacochyme, gonflé aux stéroïdes, exposant ses souvenirs de guerre comme autant de médailles. Car après tout, John Rambo n’a d’autre incarnation que celle de Sylvester Stallone et Sylvester, Enzio, Gardenzio Stallone est né le 6 juillet 1946 à New York. Ce qui lui fait aujourd’hui plus de soixante ans. Cet américain d’origine italienne interprète le rôle de John Rambo depuis 1982. L’acteur qui pour l’occasion est aussi scénariste et réalisateur a fait évoluer son personnage, qui est devenue l’incarnation même de la politique étrangère américaine.
Dans le premier opus, c’est un vétéran du Viêt Nam sans domicile fixe qui affronte un shérif de province qui ne supporte pas ce symbole d'une Amérique qui a perdue. Il incarne la mauvaise conscience américaine dans sa façon de traiter ses anciens combattants. Si le film reçoit un franc succès, il créé un malaise au sein de la bonne société américaine forcée de le constater. Dans le second, paru trois ans plus tard, c’est la revanche. En allant rechercher des soldats américains « oubliés » dans l’enfer vert d’un Vietnam où règne la violence et en réussissant totalement cette mission, c’est toute l’Amérique qui redresse la tête. Dans le troisième volet, plane comme l’ombre d’une guerre froide. La politique internationale expliquée aux enfants : Russe grand et fort mais méchant, Rambo petit mais costaud, gentil américain.
Enfin, le quatrième volet qui au vu de la scène finale semble bien être le dernier. Le niveau est bien au dessus des trois autres et si l’on considère que Rocky a lancé Stalone, il semble bien que ce soit cet opus qui le maintiendra en orbite. Le message politique est toujours aussi clair mais ne s’attache plus aux sentiments américanos-américains, il est plus généraliste. Lorsque le baroudeur affirme à sa mignonne faire-valoir(Julie Benz) que ses bibles, ses médicaments ne changeront pas la vie de la communauté catholique qu’ils souhaitent secourir, et qu’elle ferait mieux de retourner chez elle, il le prouve. Il lui démontre ainsi qu’à l’ensemble des « missionnaires » américains que seule la violence peut combattre la violence et qu’elle sera ainsi engendrée.
Oh ! Bien sur ce n’est pas un film hautement intellectuel, mais il porte bien à réflexion. C’est surtout un bon film d’action, tourné de façon parfois un peu trop réaliste dès le début, mais je ne m’en plaindrais pas. J’adore quand la Miss se réfugie dans mes bras en se cachant le visage. Et, fait remarquable, lorsque ce déclenche la « réaction » Rambo, on oublie son âge et sa fatigue pour retrouver un acteur physique, performant et dans une forme exceptionnelle.


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