Rouge de colère
Ce matin, je suis parti en pétard remplacer Claudine lors de sa convocation à l’ANPE. En effet, elle avait reçue le 15 novembre une convocation pour ce matin à 9h30 afin qu’ils étudient sa situation qui pourtant est on ne peut plus claire. A l’issu de son opération du dos en 2003, ne pouvant plus occuper son emploi dans la maison de retraite où elle a travaillée plus de trente années, elle a été licenciée. Place aux jeunes.
Depuis, elle prend des missions mandatées par la croix rouge auprès de personnes âgées gardées à leur domicile et réalise ainsi environ 130 heures par mois. Bien sur, elle ne gagne plus autant qu’avec ses trente années d’ancienneté mais à cinquante trois ans, elle n’a trouvé rien d’autre. Fort heureusement, les ASSEDIC mettent un petit complément.
Dès réception de ce courrier, elle a fait une petite lettre très gentille expliquant qu’à cette date et à cette heure, elle serait au travail sur la dernière mission qu’elle avait acceptée de 130 heures par mois. N’obtenant pas de réponse de l’ANPE, j’ai pris mon téléphone et j’ai tenté d’expliquer à une individu complètement bornée que ma femme souhaitait déplacer ce rendez-vous. Au bout d’une petite demi-heure, elle m’annonce que Dine recevrait une seconde convocation qui serait la dernière avant radiation. Inutile de vous dire que nous étions plutôt remonté contre cet organisme.
Le croirez-vous, deux jours plus tard, nous recevons un second rendez-vous, le même jour, A LA MEME HEURE !
J’ai alors dit à ma puce de ne pas s’en faire, d’aller vaquer à son travail, et que je me chargerais de remonter ses bretelles à cette fonctionnaire tatillonne qui n’arrive pas à concevoir quelle peut être la responsabilité d’une auxiliaire de vie, la dépendance dans laquelle se trouve les personnes qu’elles soignent. D’ailleurs, ma miss a bien fait de s’y rendre puisque celle-ci avait ce matin les bronches fort encombrées et que Claudine a du faire venir le médecin. Vous ne pouvez vous imaginer le nombre de personnes seules à leur domicile dépendant des soins, de l’entretient ou de la conversation de ces visiteurs. Dans le cas des maladies dégénératives cérébrales comme celles que soignent Claudine, elles sont même enfermées chez elles.
Bref, heureusement que cet agent de l’Agence Nationale Pour l’Emploi était calme et posée car lorsque j’ai commencé à m’emporter contre elle, elle m’a expliqué qu’il s’agissait en fait d’un courrier de relance automatique et qu’elle avait purement et simplement sortie Claudine du programme de suivit mensuel des chômeurs de longue durée puisqu’elle n’aurait jamais du y rentrer. Il s’agit en fait d’un nouveau programme ayant pour but d’en faire baisser le nombre en traquant les « faux » chômeurs et les « fausses » déclarations d’une part, mais aussi en accompagnant par un suivit mensuel et des conseils individualisés ceux dont les démarches ne peuvent aboutir.
En y repensant, je devais avoir l’air fin avec mon costard-cravate et mes petites pompes à vociférer comme un beau diable dans cet antre de la misère sociale pour défendre non point les 40 euros que lui verse les assedics mais l’honneur bafoué de ma Miss.