Engagez-vous, re-engagez-vous,
Vous devez à force de me lire avoir une petite idée de mes orientations politiques, même si je n’aimes pas trop ici en faire étalage. Ne craignez-pas que comme beaucoup, j’abreuve et vous noies dans les affres franco-françaises d’une campagne électorale marathon.
Mais, car il y a toujours un mais, vous ne pouvez espérer échapper à une diatribe démocratique. Quel événement à pu ainsi réveiller en moi le souffle révolutionnaire du titi parisien montant sur les barricades ? Je m’empresse de répondre à votre légitime interrogation. Il y a maintenant plus de vingt ans que les institutions politico-administratives de la commune s’accordent à reconnaître mon sens inénarrable de l’égalité. En gros, c’est bien connu, il n’y a pas plus égalitaire que moi. Quand à ma légendaire impartialité, elle n’est remise en cause que par ma Miss qui m’estime partisan mais du moindre effort. C’est d’ailleurs pour combattre cette négative image que je me suis investit dans le rôle d’assesseur.
Quoiqu’étymologiquement parlant, un assesseur soit quelqu’un qui siège (est assis) et assiste ou supplée dans un domaine juridique. Sous l'Ancien Régime, au niveau des présidiaux créés en 1552 par Henri II pour mieux structurer l'appareil judiciaire du royaume, le lieutenant criminel pouvait (dès 1586) être assisté d'un lieutenant particulier : l’assesseur criminel. De nos jours, c'est un juge, professionnel ou non professionnel, qui siège dans une juridiction, aux côtés d'un juge qui préside l'audience. L' assesseur participe à l'audience et au délibéré.
N’allez pas vous imaginer qu’un pêcheur impénitent comme moi se sente apte à juger son prochain, bien au contraire. En fait, mon rôle se limite à assister le président désigné du bureau de vote de mon quartier et à contrôler que mes voisins qui défilent et défileront dans l’isoloir soient bien celles et ceux qu’ils prétendent être, que d’aucun ne cherche à influencer l’autre et que chaque vote exprimé soit bien comptabilisé. Ce n’est certes pas le sandwich-SNCF, la pomme et la boisson offerte qui me motivent, je ne fait pas cela pour une gratifiante rémunération mais uniquement pour m’assurer que ce droit de vote reste inaliénable quelques soient les convictions de mes concitoyens. Ainsi donc, mon agenda s’empli de trois nouvelles dates : à compter du 22 avril 2007, date du premier tour des éléctions présidentielles.
Je me permet une fois encore de vous rappeller que la démocratie n’est utile que si l’on s’en sert.