Couper le cordon
Pour la fête des pères, point d’horrible cravate, ni de collier de nouille. Je suis enfin libéré de la contrainte du démêlage des cordons lorsqu’au volant je reçoit un coup de fil. Mon fiston a palier à cet inconvénient en m’offrant la dernière invention qui libérera l’humanité, un petit machin très léger, le summum de la miniaturisation, un coton tige à vibration que l’on nomme tout simplement : oreillette bloutouffe. C’est génial.
Désormais, tout en travaillant, je peux m’esclaffer en écoutant les « grosses têtes » en toute discrétion, sans gêner mes collègues. Je peux siffler un air guilleret en passant dans les couloirs avec le plus parfait détachement et en esquissant un pas de danse. Je vois bien leur air jaloux lorsqu’ils me regardent, ébaubis de voir ma joie de vivre envahir les austères bureaux de notre institut ou susurrer tout seul des mots doux à ma puce.
En sus, elle fut bien choisie, personnalisée, assortie elle aussi, comme mes lunettes à la couleur de ma voiture.
Il n’y a pas à dire, comme un vrai gamin, je me la Pete !
