jeudi, juin 14, 2007

I am very Happy!


la petite géante
Originally uploaded by eleric.

Avant l’arrivé du printemps, traditionnellement, la ville d’Amiens est en effervescence. Il faut bien dire que depuis trente ans qu’elle organise le festival des arts de la rue, nous sommes habitués à cette époque à en voir des vertes et des pas mûres. Nous avons tous, encore en mémoire, cette pauvre petite géante en train de procéder, avec énormément de poésie et de sensualité, à ses ablutions matinales avant de partir faire un tour à vélo dans les rues de notre capitale régionale. Cela semble bête à dire, mais il faut l’avoir vu pour comprendre que l’on puisse faire abstraction de toute la machinerie et de ses manipulateurs pour voir dans ce pantin de plus de cinq mètres un être vivant. Je pense qu’en cela, la compagnie « Royal Deluxe » aura toujours une place particulière dans le cœur des amiénois.
Me voici à digresser sur un spectacle autre que celui dont je voulais vous parler initialement. Il faut dire que la « Destruction de la Tour Bleue » fut un vrai naufrage. Alors qu’un millier de personne s’était massée sur l’esplanade d’Etouvie dans l’espoir d’apercevoir ce que l’on prédisait comme l’anéantissement total de l’une des plus hideuse tour HLM des années soixante. Un véritable clapier de quatorze étages qui devait être rayé de la carte de notre bonne ville à coup d’infra-sons par une société canadienne, dont j’ai déjà oublié le nom, sous les yeux ébaubis des habitants du quartier et de la foule qui s’était déplacée en masse pour ce que l’on prédisait être le spectacle d’ouverture de la fête dans la ville le plus grandiose et le plus onéreux depuis la création de cette manifestation. Nous nous attendions tous à voir ce bâtiment sombrer dans le sols marécageux sous les coup de boutoir d’une musique techno suraiguë mais ce naufrage n’eut de spectaculaire que la voix nasillarde de l’actrice sélectionnée pour être la meneuse d’une soit disant révolte de sans-logis.
En fait de spectacle, nous n’avons eu le droit qu’à une succession de discours pompeux sur le droit opposable au logement, la réhabilitation des immeubles vétustes, la solidarité des habitants d’un quartier le tout sans musique. A tel point, que bien avant la fin, j’ai fait comme beaucoup, je suis rentré chez moi mangé mes coquillettes au jambon. Triste journée et bien falot démarrage pour la fête dans la ville.
Qu’a cela ne tienne, celle ci devant durer plusieurs jours, je me réjouissait hier que le programme enchaine sur une valeur sûre et sans surprise : Une pièce de Tchékhov. Cela ne se boude jamais et comme celle-ci devait se dérouler dans le paysage magnifique d’un château, cela ne gâtait rien. Par mesure de précaution, comme la fête avait débutés sous de mauvaises auspices, j’avais prévu deux chaises pliantes et suffisamment de citronnelle pour anéantir un régiment de moustiques. Malheureusement, le ciel n’est pas de la partie en ce moment. Suite aux orages diluviens qui se sont abattus sur la station météorologique d’Abbeville, les autorités craignant sans doute que la compagnie théâtrale ne se retrouve les pieds dans l’eau et le public sous la douche, ont annulées la représentation.
Ce soir c’est « Torro », une évocation du monde des corridas. Espérons que tout ce passe bien car jusqu’à présent, on a rien eut à se mettre dans les oreilles et nous sommes rentrés la queue basse.


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