Paris toujours ?
Je suis allé passer quelques jours de formation à Paris la semaine dernière, enfin pas tout à fait Paris, disons une proche banlieue sud mais c’est tout comme, puisque juste le long des boulevards périphériques. Je ne saurais plus, je pense, y vivre à l’année et pourtant, j’y suis né.
Non seulement les murs sont pleins de tags, dont beaucoup sont d’un triste innommable, mais en plus les trois quart des rues sont encombrées de trous ou travaux divers. Les massifs dans les quels végètent quelques fleurs sont encombrés de bouts de plastiques et déjections dans un état plus ou moins avancées quand elles ne sont pas recouvertes de feuilles fanées. Alors que la nature à Amiens a déjà repris ses teintes printanières, on s’y croirait encore en automne.
Si il n’y avait que cela, mais les habitants y sont aussi tristes. Que ce soit dans leur choix de vêtements ou encore dans leur attitude, tout y dénote une volonté de passer inaperçu, de se fondre dans la masse, de s’y perdre. Chacun s’enferme derrière les écouteurs d’un walkman ou devant une vidéo chargée sur leur téléphone portable, les yeux baissés et la démarche syncopée.
Un vrai théâtre de marionnettes au décor sombre et sans âme. Non, je ne saurai plus y vivre.