Chocolat
De Praz, nous avons fait un saut à genève.
Comme beaucoup de Français, je voyais dans le peuple suisse, le doux simplet un peu pointilleux et à l'accent trainant colporté par nos "Histoires Suisses" (un peu l'équivalent de leurs "Histoires Belges").
Une journée a permi à briser 40 ans de certitudes.
1- Ils n'ont rien de niais. Il suffit de voir la façon dont ils m'ont extorqué 30 euros pour circuler sur leurs autoroutes. Encore plus qu'il ne m'en a couté pour aller d'Amiens à Praz. Tout cela pour traverser leur mouchoir de poche de pays (Attention les quebecoises, il s'agit là d'une expression française pour dire petit.). Ils ont pris soin de m'expliquer les nombreux avantages que m'offre leur vignette annuelle, à moi qui ne voullais que me rendre de Praz à Genèvre (une trentaine que kilomètres). Je peux désormais circuler librement sur leurs autoroutes sans péages comme le fit Matthieu qui lui n'a pas déboursé un centime.
2- Ils ne sont pas pointilleux ni regardant. Je n'avais pas fait un kilomètre dans ce territoire que je me retrouvais poursuivi par une voiture que je crus publicitaire et qui affichait sur son toit un "Stop" impératif. Pour obtenpérer, je me déportais doucement vers la bande d'arret d'urgence de la première sortie (30 euros le kilomètre, avouez que c'est pas donné). Je vous passe les "Kestafé, Mékestafé" Dinesques parce que déjà un agent qui n'avait rien de civil se pointe à ma portière. Bêtement, c'est'y pas être con, je tente de sortir de mon véhicule pour l'acceuillir. Que non! On me fais clairement comprendre que pour des raisons de sécurité (la sienne ou la mienne), je dois rester assis bien sage et baisser ma vitre. Le dialogue est entamé, en français dans le texte heureusement. "Vous savez pourquoi on vous arrête ?". Nouvelle scéance de "Mékestafé" durant le petit temps de réflexion nécessaire avant de constater mon ignorance crasse des us et coutumes locales en matière de conduite automobile. "Heu! je roulais trop vite ?". Je me sent tout à coup gagnant et perdant à ce petit jeu devant le sourire satisfait de la force de l'ordre. Je commence à compter combien cette journée va gréver notre budget sorties. "Mais encore ?", j'y préléves encore quelques dizaines d'euro avant de perdre définitivement mes moyens et d'opter pour la statégie de l'imbécile : "Je dois avouer que j'en sais rien, Moonsieur l'Agent.". Et j'affiche le sourire niais que je pensais être l'apanage suisse. "Vous rouliez à 90 alors que la limitation est à 80 en Suisse et l'on dois allumer ses phares dans un tunnel même s'il est éclairé. Comme vous êtes français, je ne vais pas verbaliser. Donnez moi les papiers du véhicule.". Je vous passe les "TuvoiTuvatrovit", car un soupcon m'envahi. Je n'ai pas la sensation habituelle d'être assis dessus (les papiers pas Dine), la poche arrière de mon pantalon est vide, je ne trouves pas ma sacoche sous mon siège, la poche interieur de mon blouson contient bien des papiers mais je ne pense pas que la police génévoise se contente de sacs à déjections canines. Je m'imagine déjà passer nos vacances dans une géole génévoise, détenus car incapable d'aligner un budget sortie conséquent. Je vous passe les "Têtenlere" car impressionné par le vent de panique qui secoue et retourne tout l'interieur de notre conduite, le policier lâche "C'est pas grâve, votre permis de conduire." et moi tout de go : "Il est avec !". "Vous alliez où et pour combien de temps ?". L'imparfait sur le verbe aller m'envoie direct en prison sans passer par la case départ, je tente un timide "Heu, à Genève pour la journée". Dine tente de me soutenir : "Voir le lac". C'est alors que le représentant des forces de l'ordre a vu clairement aposée sur le parebrise la vignette correspondant à la taxe autoroutière, il a alors compris que nous n'êtions qu'une bande de pigeons voyageurs destinées à ce faire plumer. "Vous êtes sur la bonne sortie. Suivez les indications RIVE ou LAC. Bonne journée". Ce coup ci, je ne vous passe rien car Dine et moi sommes restés comme deux rond de flan à se regarder, stupéfait par l'influence que peut avoir ce petit papillon ornant dorénavant ma Titine. Tout compte faits, trente euros c'est peu au regard de ce qu'il nous en aurait coûté pour de telles infractions en France. "Ils sont dans mon sac", elle parlais biensur des papiers et du permis que je lui avait confiés pour mettre les "crotinettes" dans mon blouson.
Enfin, les voyages forment la jeunesse.