Je vais bien, ne t'en fais pas.
Nous sommes allés Dine et moi au cinéma voir un petit film français de Philippe Loiret sans prétentions, loin des battages publicitaires et de la grande distribution. Il construit sa notoriété à petites touches par le bouche à oreille. C’est pourquoi, je vous susurre d’aller voir « Je vais bien, ne t’en fais pas ».
Quand j’ai lu le titre et le synopsis de ce film, je me suis dit que j’allais voir un bon gros mélo larmoyant pas très intéressant. Pourtant, la critique semblait unanimement l’encenser. Et bien voilà, ce film est fort. Très fort. Il s’agit d’assister au dé-tricotage et à la reconstruction d’un secret de famille à grand coup d’aiguille dans le cœur. Par petites touches, un regard, une absence, d’autres faux semblants et mensonges, l’écheveaux se démêle pour se reconstituer afin de maintenir une carapace protectrice de banalité et de quotidien. On réalise combien l’enfer est pavé de bonnes intentions. Kad Merad, dans un registre en demi-teintes plutôt inhabituel se révèle maitriser fort bien son jeu et fini par rendre son personnage extrêmement crédible. On s’interroge sur ses propres réactions dans une situation identique.
D’ailleurs, il en va de même de tous les autres protagonistes, pourtant Le sujet n’est pas facile : une jeune fille, de retour de vacances, apprend que son frère jumeau, suite à une mystérieuse dispute avec son père, est parti de la maison. Elle attend de ses nouvelles, mais il ne répond jamais au téléphone. Elle va chercher à tout prix le moyen de le retrouver et de découvrir ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là.C’est un drame (comment ne pas ressentir la souffrance de cette jeune qui va jusqu’à cesser de s’alimenter), en forme de thriller : il faut suivre les cartes postales de Loïc, le jumeau pour savoir où il est.