La Gaule
A force de m’émouvoir sur le contenu des requêtes qui vous poussent sur ce rivage, j’en suis venu à considérer d’un œil nouveau la rubrique du San Finna qui tente d’expliquer à ses lointains francophones burkinabais toutes les absurdités sous entendus dans nos expressions familières grivoises. Comme il semblerait qu’une importante part de mon lectorat provienne d’outre atlantique et que Coyote m’a fait la bonne grâce de m’expliquer en son temps son sens du mot « plate », il n’est que justice de lui rendre la pareille et d’expliquer à mon tour les subtiles connotations cachées derrière de telles expressions.
Comme la quantité de ces locutions est plus qu’impressionnante, je serais certainement amené à mettre à jour ce petit dictionnaire de la langue française.
Pour commencer, je dirai que le terme « plate » s’applique ici à une représentante du beau sexe « roulée comme du papier à cigarette » et qu’a contrario, lorsque l’on dit qu’une callipyge a un « gros cul », on fait référence au tonnage de son camion.
Après avoir donné le « thon », passons à la requête qui est à l’origine de ce commentaire. Il me semble en effet improbable dans ces circonstances que madame Royal puisse un jour « avoir la gaule ». Trouvé dans cette liste de question, ce jeu de mot involontaire est du à l’absence d’un g dressé en majuscule et m’a paru bien sexiste. En effet, cette locution s’emploi pour désigner l’attitude de fierté et de désir univoque réservé aux fils, pas uniquement ceux de Sion d’ailleurs.
Dictionnaire :
(Au nez et) à la barbe : juste devant, en narguant
(Etre) en goguette : de bonne humeur, sous l'effet de libations un peu trop copieuses.
(Ne pas) être aux pièces : être préssé
(Se fâcher) à propos de bottes : "(Se fâcher) Hors de propos. A propos de tout et de rien.
"
(Se faire) ramoner : faire l'amour, pénétrer sexuellement.
A bâtons rompus : Sans continuité, avec de fréquentes interruptions.
A bonne école : Dans un milieu ou avec des personnes capables de bien instruire, de bien former.
A bras raccourcis : Pour attaquer ou agresser avec de violents coups
A brûle-pourpoint : Brusquement, sans ménagement ou très à propos.
A dormir debout : Incroyable, invraisemblable, absurde, illogique.
A force de crier au loup : A force de donner de fausses alertes... l'alerte véritable n'est plus écoutée. (voir Pierre et le Loup)
A gogo : à profusion
A la bonne heure ! : Voilà qui est bien ! J'y consens ! Tant mieux ! Soit ! A votre aise
A la mords-moi le noeud (le doigt, le jonc, le pif...) : A la vat comme je te pousse, peu serieux, mal fait, indigne de confiance
A la queue leu leu : A la file indienne, l'un derrière l'autre
A la Saint-Glinglin : jamais
A l'article de la mort : mourrant
A l'impossible nul n'est tenu : S'occuper de travaux insignifiants ou fictifs.
A l'oeil : gratuit
A Pâques ou à la Trinité : un autre jour, plus tard
A tire-larigot : En grande quantité, énormément ou même excessivement
A tombeau ouvert : a plein badin, à toute vitesse
A tout bout de champ : tout le temps
A tue-tête : crier ou parler fort
A vos souhaits ! : "A vos amours, formule traditionnelle adressée à une personne qui éternue.
"
A vue de nez / au pif / au pifomètre : aproximativement
Adorer le veau d'or : Avoir le culte de l'argent, des biens matériels
Aller à vau-l'eau : Aller à sa perte, péricliter
Aller au charbon : faire un travail pénible pour gagner sa vie
Aller se faire voir chez (par) les Grecs : Se faire brutalement, désagréablement éconduire.
Allô : Appel initiant une conversation initialement téléphonique,
Allumer / ouvrir ses quinquets : regarder attentivement
Apporter de l'eau au moulin (de quelqu'un) : aller dans le même sens
Apporter des oranges (à quelqu'un) : consoler quelqu'un de retenu ou de détenu.
Arrête ton char (Ben-Hur) ! : cesse de mentir!
Arriver comme les carabiniers : arriver trop tard
As de pique : Personne à l'apparence bizarre ou mal habillée...
Au creux de la vague : au plus bas psycholigiquement
Au diable vauvert : loin
Au fur et à mesure : doucement, en prennant son temps
Au marc le franc : proportionnellement
Au pied de la lettre (à la lettre) : scupuleusement, dans le sens strict des mots.
Au temps (autant) pour moi : admettre son erreur
Autant en emporte le vent : ne pas honorer les résolutions que l'on s'est donner
Aux petits oignons : avec soin
Avaler des couleuvres : "Subir des affronts, des désagréments sans pouvoir protester. Accepter comme des vérités n'importe quelles déclarations.
"
Avoir (se défendre) bec et ongles : savoir se défendre sauvagement
Avoir barre sur quelqu'un : prendre l'avantage, dominer
Avoir bon dos : Supporter injustement la responsabilité d'une faute.
Avoir d'autres chats à fouetter : avoir d'autres préoccupations
Avoir de beaux restes : être bien physiquement pour son âge
Avoir des yeux de lynx : avoir une bonne vue
Avoir deux poids et deux mesures : être injuste
Avoir du chien : avoir de la classe, du charme et du sex-appeal
Avoir du cul / Avoir du pot / Avoir du bol : être chanceux
Avoir du pain sur la planche : avoir du travail à faire
Avoir la gueule de bois : symptomatique des lendemain de cuite
Avoir la science infuse : savoir sans avoir appris, innée
Avoir la tête dans le cul : être mal reveillé
Avoir la tête près du bonnet : se mettre facilement en colère
Avoir le coeur qui bat la chamade : Avoir le cœur qui fait boum, être amoureux
Avoir le nez creux : Avoir du flair, deviner à bon escient
Avoir les dents longues : être ambitieux
Avoir une araignée au plafond : avoir un grain, être fou
Battre la campagne : divaguer, délirer
Battre la semelle : attendre
Boire du petit lait : satisfaction, amour-propre
Boire un canon : boir un petit verre de vin rouge
Ca fait des lustres ! : ca fait un bail, cela fait longtemps
Ca ne casse pas trois pattes à un canard : ne casse pas des briques, bof, ne souléve pas l'enthousiasme
Casser du sucre sur le dos (de quelqu'un) : dire du mal
Casser sa pipe : clamser, mourir
C'est kif-kif : du pareil au même, identique, en deux parties égales
Chanter comme une seringue : chanter comme une casserolle, chanter faux
Chaud devant ! : Poussez-vous!
Clouer le bec : faire taire
Coiffer Sainte-Catherine : rester vieille fille à 25 ans
Coincer la bulle : tirer sa flemme, bayer aux corneilles, ne rien faire
Coller aux basques : suivre, rester dans le sillage
Comme cul et chemise : comme laron en foire, être bons amis
Comme un pet sur une toile cirée : Très vite, précipitamment
Compter pour du beurre : n'avoir pas d'importance
Couler un bronze : défécquer
Cousu de fil blanc : être transparent, grossier, prévisible
Coûter bonbon : être cher
Crier (gueuler) comme un putois : hurler
Croiser les doigts : souhaiter bonne chance
Cucul la praline : niais
Dans un fauteuil : facile
Danser devant le buffet : n'avoir rien à manger
De but en blanc : Brusquement, sans détour.
De concert / de conserve : à plusieurs
Décrocher la timbale : remporter la mise, parvenir à ses fins.
Défendre son pré carré : défendre son bout de gras, défendre ses idées dans son dommaine de connaissance
Demain, on rase gratis ! : faire des promesses que l'on ne tiendra pas
Des grosses ficelles : des évidences grossières
Dès potron-minet : à l'aube
Devoir une fière chandelle : avoir une grande dette
Donner des noms d'oiseau : insulter
En (à la) file indienne : à la queue leu-leu, l'un derrière l'autre
En catimini : en douce, en cachette, avec dissimulation
En deux coups de cuiller à pot : rapidement
En faire tout un fromage : monter en épingle, exagerer
En prendre pour son grade : se faire engueuler, subir des remontrances
Enculer les mouches : soulever des points de détail, être tatillon
Enfant de la balle : descendant d'une famille de cirque ou du spectacle
Entre chien et loup : à la tombée du jour
Entre la poire et le fromage : entre deux, à moments perdus
Etre à la bourre : en retard
Etre la cinquième roue du carrosse : être inutile
Etre le dindon de la farce : Se faire duper, se faire avoir lors d'une affaire
Etre patraque : être mal fouttu, être malade
Faire la bombe : faire bombance, faire la fête
Faire la grasse matinée : rester au lit plus tard qu'à l'habitude
Faire semblant : simuler
Faire ses ablutions : se laver
Faire un four : faire un bide, ne pas avoir de succés
Faut pas pousser mémé (mémère, grand-mère...) dans les orties ! : il ne faut pas exagerer
Faux jeton : judas, hypocrite
Fier comme Artaban : fier comme bar-tabac, fier comme un pou, être arrogant
Filer à l'anglaise : se sauver
Fleur de nave : Imbécile.
Frotter le lard ensemble : baiser, forniquer
Il est ballot : un peu bête, lourd d'esprit
Il n'y a pas le feu au lac ! : pas la peine de se presser
Il n'y a pas un chat : il n'y a personne, moins de monde que prévu
Il y a (depuis) belle lurette : depuis longtemps
Il y a (il n'y a pas) péril en la demeure : c'est pas dangereux
In extenso : Intégralement, de bout en bout.
In extremis : Au dernier moment, de justesse
Joindre les deux bouts : boucler son budget
jus de chaussettes : du café
La croix et la bannière : difficile
La fête à neuneu : une fête foraine
La goutte d'eau qui fait déborder le vase : de trop
La gueule enfarinée : dans le coltard, dans le gaz, à peine reveillé
Le haut du pavé : le gotha, lieu de résidence des notables
Le marchand de sable est passé : c'est l'heure de dormir
Le plancher des vaches : le sol
Le roi n'est pas son cousin : plus heureux qu'un roi
Les boeuf-carottes : La police des polices
Les carottes sont cuites : tout est joué, c'est inévitable
Les doigts dans le nez : Facilement
Les moutons de Panurge : imiter en éliminant tout sens critique
L'habit ne fait pas le moine : ne pas se fier aux aparence
Lune de miel : nuit de noce
Manger sur le pouce : fast food,
Marcher (être) à voile et à vapeur : être homosexuel
Marcher à côté de ses pompes : être malade
Marquer d'une pierre blanche : noter, mémoriser
Mener les poules pisser : S'occuper de travaux insignifiants ou fictifs.
Mener une vie de patachon : ou de barreau de chaise, être un fêtard
Mettre (avoir) la puce à l'oreille : être en éveil
Mettre à pied : renvoyer, licencier
Mettre à prix : vendre pour une certaine somme
Mettre du beurre dans les épinards : agrémenter l'ordinaire
Mettre en boîte : charrier, ironiser sur le compte de
Mettre la main à la pâte : aider
Mettre la viande dans le torchon : se choucher
Mettre les bouchées doubles : accellerer
Mettre sa main au feu : garantir
Mettre son grain de sel : donner son avis
Minute papillon ! : deux secondes! Patientez!
Mon petit doigt m'a dit : Quelqu'un m'a informé
Monter au pinacle : Parvenir à la situation la plus élevée, en termes de responsabilités, de compétences, de hiérarchie.
Mordre la poussière : tomber, choir, rater
Ne connaître ni d'Ève, ni d'Adam : n'avoir jamais rencontré
Ne faire semblant de rien : Faire comme si de rien n'était, ne manifester volontairement aucune réaction.
Ne pas avoir inventé l'eau tiède (chaude) : ne pas être malin
Ne pas être sorti de l'auberge : n'en avoir pas fini
Ne pas être tombé (né) de la dernière pluie : avoir déjà de l'experience
Ne pas quitter quelqu'un d'une semelle : Le suivre partout, s'attacher obstinément à ses pas
Ne pas se trouver sous le pas (sabot, pied) d'un cheval (d'une mule) : être rare et cher
N'en pouvoir mais : être impuissant à en faire plus
Panier à salade : car de policier
Par monts et par vaux : au hazard de la route
Parler français comme une vache espagnole : baragouiner, avoir un fort accent
Pas folle, la guêpe ! : malin
Payer en monnaie de singe : faire la grimace, payer en fausse monnaie
Peigner la girafe : travailler pour ne rien faire
Petite pluie abat grand vent : Un peu de douceur apaise souvent une grande colère.
Poser un lapin : ne pas honorer un rendez-vous
Poudre aux yeux : Apparences flatteuses, mais trompeuses
Prendre des vessies pour des lanternes : Se tromper dans ses appréciations
Prendre ses jambes à son cou : fuir
Prendre son pied : apprécier
Prendre une veste : échouer
Presser quelqu'un comme un citron : l'exploiter jusqu'au bout
Promettre monts et merveilles : faire de grandes promesses
Que dalle : rien
Raconter des salades : mentir
Réchauffer un serpent dans son sein : Faire du bien à un ingrat
Regagner ses pénates : rentrer chez soi
Repartir comme en quarante : avoir un coup de fouet, recommencer ou continuer avec ardeur
Rouler des yeux de merlan frit : s'étonner
Rouler quelqu'un dans la farine : rouler, flouer, escroquer
Se faire appeler Arthur : se faire disputer
Se faire chanter ramona : Se faire engueuler
Se faire du mouron : s'inquieter
Se faire limoger : se faire renvoyer, perdre son emploi
Se faire mousser : se vanter
Se mettre le doigt dans l'oeil : se tromper
Se mettre sur son trente-et-un (31) : s'habiller du dimanche, revetir ses plus beaux atours
Se presser le citron : Se torturer l'esprit
Se regarder le nombril : Etre égocentrique
Secret de polichinelle : Faux secret, que tout le monde connaît
S'en battre l'oeil / S'en tamponner le coquillard : s'en foutre, n'en avoir rien à faire
S'en moquer (ficher, foutre) comme de l'an quarante : s'en foutre, n'en avoir rien à faire
S'ennuyer comme un rat mort : s'ennuyer ferme
Soupe au lait : émotif
Sucrer les fraises : trembler
Sur le tas : sur son lieu de travail
Sur les chapeaux de roues : vite
Sur-le-champ : tout de suite
Tailler une pipe : pratiquer une fellation
Tenir les cordons de la bourse : gerer l'argent du foyer
Tenir les cordons du poêle : Dans un enterrement, marcher à côté du cercueil ou immédiatement derrière.
Tirer un (son) coup : Avoir un orgasme (pour un homme).
Tomber à pic : arriver pile poil au bon momment
Tomber dans les pommes : dans les vapes, s'évanouir
Tomber enceinte (malade, amoureux...) : Avoir un polichinel dans le tiroir, être enceinte
Tomber sous le sens : être évident
Tomber sur un os : "Tomber sur un bec, sur une difficulté ou un obstacle imprévu, sur une fin de non-recevoir.
"
Tout de go : du tac au tac, directement, d'emblée
Traîner une casserole : avoir déjà eu un échec
Travailler pour le roi de Prusse : travailler pour des clopinettes, gratuitement
Treize à la douzaine : bien servi
Trempé comme une soupe : beaucoup mouillé
Tremper son biscuit : introduire son membre viril dans un orifice
Trier sur le volet : selectionner
Trois (quatre) pelés et un tondu : peu de monde
Tuer (écraser, étouffer) dans l'oeuf : faire avorter
Tuer la poule aux oeufs d'or : Se priver de profits futurs importants pour satisfaire des intérêts immédiat
Tuer le temps : agir pour ne pas s'ennuier
Un bouillon d'onze heures : breuvage empoisonné
Un chouïa : Une pincée, un nuage, un peu
Un de ces quatre : un autre jour non défini
Un étouffe-chrétien : quelque chose de bourratif, épais et étouffant
Un froid de canard : un froid vif, à donner la chair de poule
Un ours mal léché : grossier mal élevé
Un temps de chien : mauvais temps
Un vent à décorner les boeufs : forte bourrasque de vent
Une chiffe molle / (Quelqu'un) mou comme une chiffe : peu courageux
Une réponse de Normand : ni oui, ni non
Une victoire à la Pyrrhus : sans gagnant
Valoir son pesant d'or : être cher
Veiller au grain : surveiller
Vendre la mèche : reveller un secret
Vider son sac : dire se que l'on as sur le cœur.
Vieux comme Hérode : Vieux comme mes robes, ancien, dépassé
Vingt-deux (22) ! : 22 voilà les flics, Attention!
Vouloir le beurre et l'argent du beurre : être perpetuellement insatisfait
Y'a pas de lézard ! : pas de problèmes, pas de blême, pas d'entourloupe,
Yoyoter de la cafetière / touffe / toiture / mansarde : divaguer