Triumph rougissant
Âpres l'effort, le réconfort. Alors que je sirotais tranquillement ma bière sans alcool sur le balcon, l'esprit vide, battant d'un œil distrait les toits et les cours, mon regard fut attiré par un bien étrange manège. Un piaf, un moineau comme on en trouve tant en ville s'était épris d'un amour tendre pour ma Titine.
Dés que la cour était déserte, il quittait son perchoir dans l un des arbres pour faire face à sa dulcinée. Mon cœur d'artichaut fondait en voyant le tout petit passereau battre si vigoureusement des ailles histoire de faire du surplace que l'on eu cru un colibri. Il déposait ensuite du bout du bec de tendres petits bécots sur la calandre de ma 307 avant de s'enfuir timidement sur sa branche.
Un air de printemps, le léger gazouillis de ses congénères et le soleil témoin de ces amours contre-natures, j'aurais juré que ma Titine s'empourprait plus qu'a son habitude. J'étais mal placé pour voir s’il s'agissait de larmes ou de la rosée qui perlaient à ses yeux d'amande. Poussé par la curiosité je decidais d'aller voir plus prés ce volage prétendant. Malheureusement, à peine arrivée dans la cours que le piaf a retrouvé sa branche et ma voiture sa stoicité.
Bien décidé à jouer les chaperons, je rentre et me met à observer les ébats de derriere la porte fenêtre. Rien n’a changé, le petit titi fait face à ma Titine. Toutefois, c’est de cette cache que je réalise que les rencontres n’ont rien de sexuelles, on n’est pas dans le graveleux ni la zoophilie. En fait le malin petit animal se régal de toutes les carcasses de moustiques et moucherons écrasées depuis ma dernière sortie nocturne.
En fait ma romantique et tendre histoire d’amour, n’est en fait qu’une banale histoire d’oportunisme.