Consolent
Lorsque je n’ennuie (Hé ! oui, il n’arrive de m’être ennuyeux), qu’il n’y a pas dans la poche interne de mon blouson un seul livre de poche, que j’ai oublié mon œil de verre photographique, que je suis seul dans mon monde, je prends cette merveille de technologie concentrée que ma Miss m’a offerte, mon téléphone portable. Je le transforme en console de jeux. Fi du président, du trésorier et de tous les autres masques, armé de mon joujou, je retourne en mon enfance. Je cours, saute, bondi et frappe. Je parcours les niveaux à la recherche des trésors cachés qui m’ouvriront les portes d’un monde nouveau. Les arcanes n’ont plus de secrets pour moi depuis que j’ai découvert l’étrange plomberie des frères Mario, la douceur et la candeur de la princesse Zelda, le vol du dragon Spiro ou la noble quête du prince de perse. J’arpente des délires labyrinthiques de techniciens rêveurs de virtuels.
Pour l’avoir moi même pensé, je sais que certains peuvent juger ou croire à l’inutilité d’une telle occupation. Pourtant, n’est-ce pas faire pénétrer un peu de rêve et de magie, un côté ludique, dans nos vieux problèmes de remplissage de baignoire ? De tels jeux ne camouflent-ils pas une même volonté de parfaire une certaine vivacité d’esprit ? Ne cachent-ils pas comme dans les simulations des « Sims », une reconstruction des rapports sociaux ? Certes, certains jeux peuvent abrutir, mais doit-on en faire une généralité ?
Je crois que comme en toutes choses, il faut modération.