mardi, février 15, 2011

En cinémascope et en couleur

On dit l’art et la beauté sont éternels et universels, malheureusement, le progrès et la technique ont tendance à nous démontrer que ce n’est pas le cas pour ce dernier, le septième. En effet, l’évolution des techniques d’enregistrement et de capture de l’image ont une influence presque aussi grande que l’imagination d’un scénariste ou d’un réalisateur.

Vous ne me croyez pas, alors demandez donc à un jeune de regarder un de nos chefs d’œuvre en noir et blanc. Et encore, je ne vous parles pas d’un film muet. Dès les premières minutes, même face au « dictateur », il s’ennui. Ce n’est pas tant que le rythme de la narration s’est accéléré. C’est une sorte de rejet du noir et blanc, perçu comme un archaïsme, synonyme d’inefficacité, d’antiquité. Ce n’est alors pas le contenu émotionnel qui importe mais uniquement l’ancienneté.

Alors imaginez ce qu’il en sera de nos petits enfants qui ne jureront que par la 3D et pourquoi pas l’interactivité. Pour l’instant, bon nombre d’œuvres ont subit l’outrage d’une colorisation et d’autres ont fait l’objet d’un « remake », pas toujours bien réussi d’ailleurs, mais c’est un autre débat.

Que vont devenir tous ces chefs d’œuvres du septième art ? En effet, bientôt comme pour la « musique gratis » qui permet la diffusion des œuvres musicales dont les droits d’auteur ou de propriété intellectuelle ont expirés ces milliers de films en noir et blanc ou même muets dont il existe tout un tas de copies numérisées deviendront libres de droits. L’article “Art. L. 123-2” précise que : « Pour les œuvres de collaboration, l'année civile prise en considération est celle de la mort du dernier vivant des collaborateurs. Pour les œuvres audiovisuelles, l'année civile prise en considération est celle de la mort du dernier vivant des collaborateurs suivants : L’ auteur du scénario, L’ auteur du texte parlé, L’ auteur des compositions musicales avec ou sans paroles spécialement réalisées pour l'œuvre, Le réalisateur principal. » et a titre individuel, chaque élément de l’œuvre composite sera libre de droit selon l’Art. L. 123-1. : « L'auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d'exploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et d'en tirer un profit pécuniaire. Au décès de l'auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l'année civile en cours et les soixante-dix années qui suivent. ».

Certes, notre bon Charlot nous ayant quitté qu’en 77 ne sera donc pas concerné avant les années 2054, mais les premières prises de vue des frères lumières sont elles tombées dans le domaine publique. De plus, certain pays sont plus chichent que nous et n'accordent aux héritiers que dix ou trente ans.

Déjà, certains sites fleurissent et se proposent comme pour la musique de fédérer ces oeuvres par la constitution d'une sorte de fond documentaire. Je vous offre d’ailleurs l’un d’eux avec ce lien.


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