Les oiseaux et l'hiver
En hiver, plus que le gel et les prédateur, c’est le manque de nourriture et d'eau que les oiseaux redoutent.
En hiver, les oiseaux passent l'essentiel de leur temps à la recherche de nourriture et de point d'eau. Au fur et à mesure que la température descend, leurs besoins en énergie s'accroissent pour maintenir leur température corporelle (cette dernière se situe entre 40-42°C). Alors que cette quête alimentaire est rendue plus difficile par la raréfaction des ressources, l’apparition de la neige et de températures inférieures à 0°C accentuent le problème, tandis que les jours plus courts leur laissent moins de temps pour y répondre.
Si le froid affecte tous les oiseaux, les oiseaux terrestres (grives, vanneaux) et d’eau(oies, canards, limicoles, poules et râles d’eau …) qui séjournent sur les étangs, mares, lacs et autres plans d’eau gelés sont particulièrement touchés. L’accès aux ressources étant devenu difficile ou impossible, ils s’épuisent rapidement, limitent leurs déplacements (distance de fuite réduite) et sont, de fait, plus vulnérables face aux prédateurs et aux chasseurs.
Comment aider les oiseaux :
- des parcs et jardins
Pour les aider à se nourrir, le plus simple et efficace est d'installer des mangeoires dans le jardin ou sur un appui de balcon, hors d’atteinte des chats. Ces distributeurs, qui peuvent être achetés ou facilement fabriqués, doivent être régulièrement nettoyés afin de limiter la propagation des maladies. Ils doivent également maintenir la nourriture à
l’abri de l’humidité et des intempéries. On l'oubli trop souvent, mais en hiver aussi les oiseaux ont besoin de se désaltérer et de se baigner (l’entretien du plumage est primordial pour lutter contre le froid). Un abreuvoir, hors d’atteinte des prédateurs, où l'eau sera renouvelée deux fois par jour par de l’eau tiède (afin d'éviter qu'elle ne gèle trop rapidement) fera leur bonheur.
- des zones humides
Difficile d'intervenir efficacement sans les déranger et leur faire gaspiller de l'énergie en prenant la fuite. Aussi, il convient de se limiter aux oiseaux des parcs, où les animaux sont habitués à la présence humaine, qui abritent des mares, étangs et autres rivières. Ils apprécieront particulièrement les féculents cuits (idéalement mélangés avec quelques feuilles d'orties finement hachées), ainsi que des graines germées (blé, maïs) qui représentent un véritable cocktail énergétique pour eux.
Que mettre au menu ?
Les oiseaux ont besoin d’aliments riches en hydrates de carbone et en graisse, afin d’élaborer des réserves de lipides indispensables pour résister aux longues et froides nuits d’hiver. Il convient donc de placer la nourriture de préférence le matin de bonne heure et le soir avant qu’ils se rassemblent en dortoir. Cependant, vous ne devez leur donner à manger que pendant la période sensible, à savoir de fin novembre à fin mars, afin que leur comportement naturel soit respecté.
Et puisque la nourriture artificielle ne suffit pas, il est important de préserver une végétation indigène, source d’insectes, de fruits et de baies, comme le préconise le programme "refuge LPO" (1), avec un jardin où l'on trouve des végétaux porteurs de petites baies, des feuilles mortes et du bois en décomposition, où les oiseaux fouilleront pour trouver moult insectes et micro-organismes.
Les meilleurs aliments
- mélange de graines : le mélange optimal étant composé de tournesol noir, cacahuètes non salées et maïs concassé ;
- pain de graisse végétale simple ;
- pain de graisse végétale mélangé avec des graines, fruits rouges ou insectes ;
- graines de tournesol (non grillées et non salées), si possible non striées, les graines noires sont meilleures et plus riche en lipides ;
- cacahuètes (non grillées et non salées) ;
- amandes, noix, noisettes et maïs concassés (non grillés et non salés) ;
- petites graines de millet ou d'avoine ;
- fruits décomposés (pomme, poire flétrie, raisin).
Les aliments à donner en petites quantités seulement
- lard, suif, saindoux ;
- margarine, végétaline ;
- pâtée pour chat ou chien, excellent substitut aux insectes ou vers;
- croûtes de fromage (souvent trop salée) ;
- miettes de pain, biscottes ou gâteaux ;
- pomme de terre, pâtes ou riz cuits.
Les aliments à ne pas donner
- biscottes, pain sec, noix de coco desséchée, riz cru et restes de pâtisseries ;
- le lait. Il n’est pas digéré par les oiseaux (seuls les dérivés cuits comme le fromage peuvent l’être) ;
- les larves de mouches (asticots) qui risquent de perforer leur estomac ;
- les graines de ricin ou lin qui sont toxiques pour les oiseaux.