Scrutateurs
Un beau dimanche à l’heure d’été et ceux qui ne se sont pas dépêchés de voter à la fraiche, se pressent pour faire entendre leur voix avant la fin du scrutin. Ils sont rejoint doucement par les quelques volontaires au rôle de scrutateur qui se sont présenté de leur propre initiative ou que l’on a recruté parmi les jeunes votants tout au long de la journée.
A vingt heures piles, nous fermons les portes de la maternelle, désolés pour les retardataires qui se heurtent à la porte close. Nous attendons que les derniers entrés aient glissés leur bulletin dans l’urne pour clore enfin le scrutin.
Le dépouillement commence.
La première opération consiste à établir le nombre d’électeurs s’étant exprimés par rapport au nombre d’inscrit sur notre liste. Pour ce faire nous avons trois indicateurs : Le compteur de l’urne, le nombre de paraphe sur la liste électorale et enfin le nombre d’enveloppes dans l’urne.
Nous nous scindons en deux groupes, tandis que le président surveille le comptage des enveloppes et la fabrication de paquets de cent, je me charge de celui des signatures en annonçant à la secrétaire armée de la calculatrice le décompte page par page.
Comme d’habitude, il y a des divergences. En effet, si le nombre d’enveloppes correspond bien au nombre de signatures, le compteur de l’urne est lui au dessus. Ce n’est pas trop grave. Quelques électeurs se sont fait identifié avant d’avoir préparé leur enveloppe et nous avons du refermer l’urne plusieurs fois sur une absence de vote pour éviter de retarder ceux qui avaient respecter l’ordre des opérations.
Nous atteignons 916, soit un honorable taux de participation de 79,9%, légèrement inférieur au taux de participation national que nous communiquent ceux dont l’oreille ne quitte par la radio.
Une fois le taux de participation établi, tandis que la secrétaire commence à remplir le procès verbale, chacun se positionne à l’une des trois tables dressées pendant le comptage.
Pour le dépouillement, il nous faut quatre personnes par table. Ces personnes ne peuvent être des délégués de liste, ceci afin d’éviter la tricherie. D’ailleurs, les délégués de liste veillent à ce que les droits de leur champion ne soient pas bafoués.
Une fois déterminé les scrutateurs, on leur fixe à chacun une tâche : Le premier ouvrira les enveloppes et donnera le bulletin au second. Il est aussi chargé au passage de recompter les enveloppes une nouvelle fois. Le second annoncera clairement le nominé ou le vote exprimé. Il devra empiler les bulletins selon ce nom et mettre de côté les bulletins nuls ou blancs rencontrés. Le troisième et le quatrième sont chargés de noter sur une grande feuille en face de chacun des postulants un bâtonnet par suffrage exprimé. A chaque dizaine, il l’annonce afin de vérifier si les deux scrutateurs sont au même niveau et si l’empilement des bulletins correspond. Lorsque le paquet de cent est dépouillé, les enveloppes et les bulletins sont mis dans une grosse enveloppe puis les résultats sont reporté sur une fiche récapitulative de table, car une table a bien souvent plus d’une centaine à dépouiller (916 soit 9 paquets de cent + un paquet de 16 pour trois tables). On recommence donc autant de fois que nécessaire.
Ceci fait, on reporte les résultats sur un panneau d’affichage et ils sont communiqué par téléphone au bureau centralisateur de la commune qui lorsqu’il aura reçu tous les résultats de ses bureaux communiquera ceux-ci à la préfecture de département et ainsi de suite.
Enfin, après quelques dernières paraphes, si le travail des scrutateur est fini, il n’en est pas de même des assesseurs puisque nous devons veiller à l’établissement du procès verbal officiel de cette élection qui seul fait foi.
A vingt deux heures, nous quittons enfin l’école maternelle, satisfait non des résultats, mais de la fierté d’avoir défendu l’expression de la volonté du peuple.