mardi, avril 17, 2007

Un mot sur le bout de la langue

On ne cesse de nous rabattre les oreilles avec « l’identité nationale » dans cette importante campagne électorale. Sur les conseils de Philippe Lançon dans « Charlie Hebdo », je me suis interrogé sur ce qui constitue pour moi l’identité de la nation. Je me suis rendu compte qu’il ne s’agit pas de tous ces symboles dont on entoure la notion de patriotisme. Je me sens Français non dans le drapeau tricolore ou l’hymne guerrier, peut-être un peu dans la devise de la France( je n’évoque ni le franc ni l’euro). C’est surtout dans ma langue et l’usage que l’on en fait que je me retrouve.
Comme Joffo, j’ai couru mon sac de billes à la main dans les rues du 10ème. L'adolescence de Marcel, sa découverte de l'amour, son retour à l'amitié et les grands départs pour ses chères collines provençales du château de ma mère de Pagnol, c’est la mienne.
Bizarrement d’ailleurs, cela ne se limite pas à mon époque ni aux auteurs français.
J’ai voyagé avec Jules vernes, accompagné le courageux capitaine de Kipling, me suis soigné sur La montagne magique de Thomas Mann…
Oui, je pense que l’identité de la nation se trouve dans le partage de ces émotions qui n’est possible qu’au travers de cette magnifique langue française.


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