Climatique
On ne cesse de nous rabattre les oreilles avec le réchauffement climatique, et si l’on est porté à les croire, lorsque comme aujourd’hui, le mercure a atteint les quarante et un degrés imposés par la limite visuelle de notre thermomètre extérieur, on est en droit de penser que c’est tout à fait normal en cette saison.
Toutefois, alors que je béni le ciel de nous envoyer cette brise orageuse et les quelques gouttes qui l’accompagnent, je ne peux m’empêcher de penser à ce que m’avait dit Papy par le passé. A savoir qu’au Nord de Paris, les gelées et la rigueur du climat ne permettait à certains arbres fruitiers de prospérer.
Je ne pense pas que depuis sa chambre climatisée de l’hôpital de Libourne, il ai révisé son opinion. Mais, nous autres amiénois ne pouvons que constater l’abondance que nous prodigue notre petit abricotier du haut de ces cinq années.
Cinq hivers dont les rigueurs toutes en étant tangibles, n’ont pas durés assez longtemps pour geler la riche sève du jeune arbrisseau. Ainsi, vingt années ont suffit pour que l’on retrouve à cent cinquante kilomètres de Paris les conditions climatiques de l’ancienne capitale. Je me souviens d’une époque où nous n’avions pu parcourir les deux kilomètres séparant Hallu de Chaulnes qu’au travers des champs gelés et battus par les vents pour éviter les congères aussi hautes que moi qui barraient la route.
De nos jours, seules sont à craindre les débordements de la Somme gorgée des trombes d’eau que la douceur des hivers nous envoie, le peu de neige fondant à nos pas.P.S. : L’orage viens d’éclater et les trombes sont là. J’en viens à regretter d’avoir cédé aux caprices de la mode qui minimalise l’épaisseur des semelles de nos baskets.