Crise nucléaire au Japon : aucun danger environnemental ni sanitaire en France
A la suite de la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima, au Japon, des particules radioactives sont transportées par les masses d'air, par-delà les continents de l'hémisphère nord. La France a mis en place des dispositifs de surveillance, en métropole et en Outre-Mer. Aucun danger n'est à signaler. Gravement touchée par le séisme et le tsunami de grande ampleur qui ont frappé le Japon le 11 mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima, à 250 kilomètres au nord de Tokyo, rejette des substances radioactives. Ces particules, volatiles, sont propagées par le biais des masses d'air. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a détecté les premières traces d'iode 131 (élément à forte radioactivité) en France dans un prélèvement d'air effectué le 24 mars. D'autres échantillons, réalisés dans plusieurs régions de France, sur des résidus d'eau de pluie ainsi que sur des végétaux, ont également montré la présence d'iode 131. L'ensemble des analyses effectuées montre que l'iode 131 est présent en très faibles quantités, à l'état de traces, selon les observations conjointes de l'Agence de sûreté nucléaire (ASN), de l'IRSN et de Météo France. Pas de danger environnemental ou sanitaire pour la France Du césium 137, élément radioactif traditionnellement retrouvé à des distances lointaines après un accident nucléaire, a également été détecté sous forme de très faibles traces présentes dans l'air en France métropolitaine. Les mêmes conclusions ont été faites quant à la présence de césium 134 et de tellure 132, autres rejets radioactifs. "Les concentrations en radionucléides artificiels mesurées en France dans les différents milieux surveillés sont très faibles et ne présentent aucun danger environnemental ou sanitaire, même en cas de persistance dans la durée", indique l'IRSN dans sa dernière synthèse en date du 30 mars 2011. Les niveaux de concentration des éléments radioactifs ne sont d'ailleurs pas suffisamment élevés pour être détectés automatiquement par les balises du réseau Téléray, qui assurent des mesures permanentes de la radioactivité (163 balises implantées en France métropolitaine). Concernant les territoires d'Outre-Mer, la masse d'air porteuse d'éléments radioactifs a atteint les Antilles françaises le 21 mars et Saint-Pierre-et-Miquelon le 23 mars. Là aussi, les concentrations en iode 131 et en césium 137 dans l'air sont extrêmement faibles (inférieures à 1 mBq/m3, selon les données de l'Agence de sûreté nucléaire). Aucune trace de radionucléides n'a été détectée sur des échantillons de végétaux prélevés le 23 mars en Guadeloupe et en Guyane. De même, l'eau de pluie analysée en Martinique, sur un échantillon daté du 21 mars, n'a pas révélé de trace de radioactivité. L'IRSN publie quotidiennement des synthèses des mesures de radioactivité effectuées. Pour un suivi précis de la situation, consulter la rubrique Actualités du portail de l'IRSN. L'IRSN et l'ASN assurent également un suivi précis de l'évolution de la situation au Japon, autour de la centrale de Fukushima. Des bulletins d'information sont publiés chaque jour sur leurs sites respectifs : consulter les bulletins de l'IRSN consulter les communiqués de l'ASN La France mobilisée au Japon Au Japon, le CEA et l'IRSN assistent les services de l’ambassade dans la prise en charge des ressortissants français et dans les échanges avec les autorités japonaises. Les entreprises françaises EDF et Areva ont également participé à l'opération de soutien en acheminant du matériel vers le Japon, dès le 18 mars dernier. Enfin, par le biais du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et du Service de santé des armées, la France a proposé au Japon ses services spécialisés, notamment pour examiner et traiter les personnes susceptibles d'avoir été contaminées ou d'être irradiées. La solidarité française a été symbolisée, le 31 mars, par la visite à Tokyo, du président de la République, Nicolas Sarkozy, accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet. Ils ont rencontré le Premier ministre japonais Naoto Kan et des membres de la communauté française au Japon.