Un coup de pompe
Il faut nous dire Adieu,
Vieille et vaillante amie.
Ce soir tu quittes ces lieux
Sans avoir battu l’ennemie.
A la mare où ton corps baignait,
Je compris que ton cœur saignait.
Vaincue comme le grand Achille,
D’un petit coup fatal dans la cheville,
De ce sale voile entortillé,
Comme un suaire lié.
Pourtant, jadis tu en libéras,
Du moins je crois le savoir,
Car ma grand-mère le narra,
Les femmes du lavoir.
La récompense en fut,
Qu’a la tâche tu mourus,
Quelques boutons oubliés
Dans tes entrailles males soignées.
On comprendra que par dépit,
Une vaine colère me pris,
Et bien mal venue,
Au flanc tu reçu.
Un coup de pompe.