Cloîtré
Je remarque que pour avoir bullé (enfin presque) lundi et mardi, j’en ai oublié de vous décrire mon dimanche avec les canaris, même si vous avez déjà vu quelques photos sur le site Flickr.
Comme chaque année, avec Amiens-Jeunes, nous nous sommes débrouillés pour que nos aînés se sentent moins abandonnés lors des fêtes pascales. Comme nous n’avions pu trouver une salle susceptible de nous accueillir auprès de l’agglomération de communes (les salles de plus de 200 personnes étant toutes en travaux pour Pâques), nous avons fait appel à la solidarité amiénoise et obtenu gratuitement des sœurs et de la direction de la Sainte Famille l’accès au réfectoire du collège. J’ai donc pu faire quelques clichés des merveilles que renferme cet établissement d’enseignement privé et sa communauté religieuse.
Nous étions une vingtaine de bénévoles pour 175 personnes âgées. Dès 10 heures, dimanche matin nous avons entrepris de déplacer tables et chaises pour dégager une piste de danse et installer une sono. Nous avons aménagé le self en local d’intendance et mis en place les nombreux lots de la tombola qui nous permet de financer la location du matériel frigorifique et l’achat des denrées nécessaires à la confection d’un goûter. Pour épargner les plus faibles, nous avons emprunté à un établissement hospitalier des fauteuils roulant afin que la traversée du cloître et de la cour ne se transforme pas en calvaire.
C’est revêtu des T-shirts à nos couleurs que nous avons dès 13 heures ouvert les portes de l’établissement à la nué de nos invités. Ce n’est que vers 19 heures et non pas 17 comme nous l’avions prévu qu’ils s’en sont allés par petits groupes. Nous avons alors entrepris de remettre les locaux en l’état avant de nous octroyer une pause Pizza sur un coin de table. Comme malheureusement, il y a peu d’établissements capables de nous accueillir à 22 heures un dimanche, les jeunes se sont séparés selon affinités ou plus…et j’ai retrouvé ma chère et tendre qui avait été au cinéma avec le fiston.
Certains voient dans notre mouvement un prolongement de l’action sociale de la mairie, mais nos invités eux savent qu’il n’en est rien. L’accueil que nous leur prodiguons est plus familial, pour les côtoyer souvent et régulièrement, nous les connaissons bien et sommes à l’écoute de leurs petites misères comme de leurs grands malheurs. C’est bien sur un service que peut rendre un employé attentif d’une administration, mais cela va plus loin. De la même façon, ils suivent avec attention notre évolution. Ils s’intéressent à notre devenir, tout au moins à celui des jeunes qu’ils y rencontrent et ce faisant rompent tout autant la solitude de ces jeunes, étudiants ou à peine lancés dans la vie professionnelle. Ils les encouragent et les guident, retrouvent ou découvrent leur rôle d’aîné et s’y sentent valorisé alors que notre société à tendance à réduire la cellule familiale et les reléguer dans un rôle passif. Chez certain, j’ai même vu notre photo trônant au-dessus du poste de télévision comme ils l’eurent fait de celle de leur enfant. N’allez pas croire qu’ils ne savent pas s’amuser ou rire, ils peuvent être aussi déchaînés qu’ils sont instructifs.
Bref, j’ai encore passé un bon moment en leur compagnie, oubliés tous les soucis et fêté dignement un joli dimanche de printemps dans un cadre des plus agréable.
