Digression
Je me demande s’il existe une raison intrinsèque pour laquelle les championnats du monde de hockey doivent se dérouler au mois d’avril ? Que l’on soit obligé d’attendre les beaux jours pour étaler devant chez soi les gadgets et rebus accumulés pendant des années, je peux le concevoir, mais pour pousser un palet sur de la glace, l’hivers me semble plus approprié. Réunir deux, que dis-je trois évènements internationaux dans la même commune et la même semaine me semble irréfléchie. En effet, je ne vous ai pas parlé du troisième, l’exposition internationale canine qui aura lieu au parc des expositions de mégacité ce samedi là. Il s’en suit une concentration touristique telle que les capacités d’absorption du parc hôtelier sont dépassée et que le nouveau camping municipal ainsi que l’aire de stationnement des gens du voyage débordent jusque dans la sérénité de nos parcs municipaux. On trouve à tous les coins de rue de ces camionnettes transformées en mobil-home, quand il ne s’agit pas de voitures abritant derrière leurs plaques exotiques des aficionados de l’une ou l’autre si ce n’est pas les trois manifestations. Déjà que sur nos trottoirs commence à fleurir le muguet. Les bus sont bondés de hockeyeurs allemands en goguette tandis que de vénérables anglaises dévalisent les boutiques réjouies du centre ville. Même si l’on ne dénote pas d’incidents, il me semble que répartir temporellement un tel afflux de visiteurs eut été faire preuve d’à-propos commercial et de plus de bon sens. Déjà, je ne vois pas comment le centre ville interdit à la circulation comme au stationnement dimanche permettra à la foule des supporters d’accéder aux installations sportives du Coliséum jouxtant ce périmètre.
Personnellement, j’ai pris mes précautions et c’est dès aujourd’hui que j’ai emmené le camion de l’Union sportive Victorine Autier loin de l’exposition cinétique pour que mes joueurs puissent disputer leur rencontre extérieur sans que le transport fut un problème. Titine quant à elle sera chargé de nous éviter les débordements habituels. En effet, si Coyote a à se plaindre des déjections canines sur les trottoirs, que dirait elle de devoir essuyer les fèces, urines et renvois maculant notre cour dans ses coins les plus sombres, à savoir, l’entrée de notre garage ou de notre cuisine. Nous sommes hélas dans l’obligation par une contrainte de passage de laisser libre accès à ces lieux isolés de la chaussée, ces deux coins servant d’exutoires à des malotrus pressés qui n’ont pas le courage de sonner à notre porte où nous leur offririons un siège.
Ainsi, l’an passé, c’est sans gêne ni honte qu’un quidam cru bon devoir déballer face à la fenêtre de notre cuisine, alors même que nous y étions en plein repas(croque-monsieur comme chaque année) tout son attirail. Tout cela pour pouvoir pisser directement par le regard dans notre cave. Il se croyait à l’abris des regards derrière le petit muret. C’est manu, enfin militari, que mon fils et moi le saisîmes sous les aisselles et l’expulsâmes, sur la voie publique les bijoux à l’air, dans l’incapacité qu’il était de stopper son écoulement.
Depuis, nous avons décidé de mettre des stores vénitiens à cette fenêtre afin de voir et d’être vu plutôt que des rideaux et de parquer cette pauvre Titine le long de la porte du garage afin qu’il n’y ai plus l’espace de s’y immiscer et que nous n’ayons plus dans le garage d’odorantes infiltrations.