Maladif
Heureusement qu'elle me connait sufisement pour deviner dans quelles abérations comportementales son absence m'a plongé. Elle en a évité les conséquences au maximum en se lançant à corps perdu dans un tourbillon d'activités.
A peine rentrée de la polyclinique, elle me réquisitionnait à l'heure du repas pour mes capacités à juger comme à jauger sa garde robe. D'ailleurs ne doit'on pas dire Garde-malade lorsqu'il est question d'éviter les nuisettes trop courtes, trop chaudes et les "Piges moi ça" épais et glaçant ? Elle a entrepris la création de sa fameuse quiche sans pâte afin qu'il n'y ai plus qu'à la réchauffer avec une feuille de salade et a ordonné aux enfants d'exercer une surveillance constante sur chacun de mes gestes jusqu'au plus fort de la nuit.
Le mal être qui avait commencé à m'étreindre l'âme à l'issu du verdict n'a donc eu que peu d'occasions de s'exprimer. Il n'en reste pas moins que je vais devoir assumer son absence jusqu'à vendredi et comme j'ai pas mal la poisse en ce momment peut-être samedi. Au minimum deux jours à devoir me surveiller et a assumer l'expression de mes angoisses. Je cherche à m'occuper un maximum, que l'ennuis n'ai pas la possibilité de s'entrouvrir à pire encore.
Je doute et j'imagine, j'imagine surtout le comment ..., le si et le quand, l'abandon et le manque qui me creuse. Ne pas penser, s'abrutir plutôt que de ceder. Me raconter, oui, pourquoi pas. Biensûr, vous ne comprendrez pas. Moi seul sait qu'il vaut mieux voir mes doigts au bout de mes poings frapper rageurs les touches de ce clavier que de fouiller partout cette maison à la recherche de ce qu'elle y a caché, pour finir honteux au fond de ma gorge torturée.