Courgette
Lorsque l’on ne part en vacances qu’en septembre, on se retrouve tout au moins lorsque l’on est aimable, devoir arroser les plantes, nourrir les poissons, relever le courrier, jeter les publicités, arroser le jardin, tondre la pelouse…. Bref, on est corvéable à merci pour les Juilletistes et les Aoutiens. Mais ce n’est pas là esclavagisme ou abus. Car, premièrement, je me suis proposé et secundo, ce n’est pas sans contreparties.
Nous disposons en effet, chaque été, du confort de résidences secondaires avec véranda ou terrasse, de vastes jardins propice à l’organisation de barbecues, simplement en cédant aux suppliques de leur propriétaires : « Allez-y ! », « Installez-vous », « Faites comme chez vous », « Tant que vous y êtes, il n’y a pas de voleurs ».
Certes, il faut accepter de voir les autres rentrer bronzés, frais et dispo, reposés. Mais, c’est une situation dont on s’accommode d’autant plus volontiers que la plus grande part des dossiers sont en sommeil ou en attente de la rentrée, période qui sera critique, mais dont on se fout comme de sa première chemise puisque l’on sait que l’on sera loin des contingences, en vacances.
En attendant, vous vous prélassez chez votre débiteur en admirant l’ondée artificielle qui s’envole du tourniquet arroseur, ou en cueillant quelques roses qui viendront orner la table du salon de votre miss.
N’est-il pas étrange, que la propriétaire de cette magnifique roseraie s’en éloigne au moment même de l’odorante floraison ? Comment justifier l’oublie d’une année de soins attentifs et de patient travail de coupe et de taille à l’instant même d’en recueillir les fruits ? A propos de fruits, il en est de même pour les vergers et potagers :
Chers Annick et Patrick,
Nous espérons que vous avez passé de bonnes vacances, loin de vos préoccupations habituelles, que vous nous revenez bronzés frais et dispo, reposés. Nous vous remercions de votre invitation et avons hâte d’aller nous aussi profiter de votre résidence maritime. En attendant, nous avons soigné votre jardin :
Nous ne gouterons pas à vos pommes et vos poires encore vertes, mais nous avons cueilli les cerises, prunes, fraises et framboises. Elles étaient délicieuses, et nous vous en remercions. Vos pêchers n’ont que peu donnés cette année, vos devriez planter un abricotier. Vos courgettes étaient magnifiques. Comme leur taille et leur couleur laissait supposé qu’elles étaient à point, nous avons préféré les ramasser plutôt que de les voir perdre. Claudine en a fait un délicieux gratin, il est vraiment dommage que vous n’ayez pas été chez vous à ce moment, nous vous aurions invité à partager notre repas. Avouez que nous avons bien fait, car les laitues elles sont montées en graines, vous en aviez trop planté par rapport à nos maigres besoins. Vous devriez n’en garder qu’un seul rang l’an prochain et mettre des melons à la place. J’ai récolté quelques tomates que j’ai mis à murir sur notre appui de fenêtre.
Bon, je vous laisse ce petit mot et je vais y aller. Je n’ai pas pris comme vous des vacances et vos lignes de haricots verts m’ont mis les cuisses et les reins en compote. En plus, il nous faudra bien une heure pour les équeuter…
Bonne Journée.
François
P.S. : Encore merci pour vos calissons de l’an passé, il ne fallait pas, c’est de trop.