Mr patate VTTnet
Il me semble que dans le post où je parlais de la maison de campagne, j’ai abordé le fait qu’avec mes parents, dans ma jeunesse nous glanions au bord des champs. Et bien imaginez-vous que dimanche avec Dine, nous avons recommencé.
J’étais parti la chercher après son travail dominical et plutôt que de rentrer directement chez nous (micro en rade, je vous le rappelle), pour nous détendre et faire faire un peu d’exercice au toutou, nous avons décider de partir à l’aventure dans les champs entourant la ville. En effet, vous faite cinq kilomètres dans n’importe quel sens autour d’Amiens et vous vous retrouvez dans la campagne, sur le plateau picard, face à un damier de cultures différentes. Nous avons arrêté la voiture à la naissance d’un chemin, entre un champ de pommes de terre et un petit bois de chênes. Nous avons lâché le fauve qui s’est empressé d’aller renifler les soues que les pluies et les sangliers avaient creusées dans ce chemin et sommes partis d’un bon pas comme deux chasseurs supplémentaires, nos mitraillettes à images sous le bras. Nous n’étions pas les seuls, d’autres usaient du même prétexte pour promener leur chien. D’ailleurs durant toute notre ballade, nous n’avons pas entendu une seule cartouche tirée, pourtant les traces laissées par les amateurs de glands s’étaient imprimées dans la glaise du chemin. Après une bonne heure de marche, nous avons bouclée la boucle et en retrouvant Titine parquée prés de son champs de tubercule, il nous est apparu monstrueux qu’il puisse s’en perdre autant alors que la moitié de la population de la planète se meure de la faim. Nous voyons du chemin toutes ces patates oubliées par la machine sensée les récolter dont beaucoup écrasées sous les roues du dit engin. Face à cette vision, nous n’avons pu résister à l’envie d’observer de plus prés cela. Il en naquit un petit jeu où nous soulevions chaque gros tubercule pour voir s’il s’était trouvé sous le trajet de l’engin et si il avait éclaté, triant ainsi les bons des « mauvais ». Ces « mauvais », devenaient des projectiles que Saxo se faisait un plaisir d’aller rechercher lorsque nous nous amusions à lui lancer à l’autre bout du champ. Ainsi doucettement, nous en vîmes à collecter les « bons » dans un grand sac plastique, puis dans une cagette toujours présente dans le coffre de Titine et qui habituellement contient l’indispensable en cas de panne : Huile de moteur, lampe de secours, ampoules de phare… Vous devinez la raison pour laquelle je ne puis vous montrer le résultat de notre « glanage »(saleté de virus) mais sachez que nous n’avons pas perdu notre temps. Non seulement nous nous sommes amusé comme des petits fous, mais en plus, nous somme rentrés avec un coffre plein à craquer d’une marchandise que nous n’avons pas conservé. En effet, par un nouvel acte d’égoïsme pur, nous avons accru notre plaisir en en faisant don à des personnes qui comme ces tubercules, n’ont ni la forme, ni la taille de se couler dans le moule de ce que notre société moderne accepte et sont donc comme elles recrachées si ce n’est broyées par la machine.
C’était un bon dimanche.